mercredi 27 octobre 2010

Patagonie

Après nos périples brésilien et uruguayen, le Brise de Mai doit subir une révision technique avant le grand Sud. Quelques jours passés à Buenos Aires pour revoir le gréement dormant, racheter du matériel, et ... réparer Sailmail, grâce auquel j'envoie ce message.
Buenos Aires est une immense mégalopole (13 millions d'habitants) à l'allure très européenne. L'accueil des argentins est très sympathique, quelques échanges enthousiastes nous permettent de découvrir leurs racines à la fois italiennes et espagnoles, la fameuse viande de boeuf locale et les bars à tango. Enfin, nous voilà prêts à partir en direction de la Patagonie ! Nous sommes quatre à bord, puisque Mathieu et Martin nous on rejoint : Mathieu nous suivra jusqu'à Ushuaia, tandis que Martin ne fera qu'un tout petit bout avec nous, pour quelques jours.
Une petite traversée vers Mar del Plata nous permet de nous mettre dans le bain : le vent souffle fort, il fait froid, nous devons faire une pause en cours de route pour soulager les estomacs qui se vident peu à peu dans la mer. A Mar del Plata, nous avons à nouveau un temps très agréable, soleil et 20°C. C'est une escale très connue car tous les navigateurs célèbres en partance pour la Terre de Feu ou L'Antarctique sont passés par ici. Et pour cause : c'est la dernière escale technique possible avant Valdivia au Chili (à 4000 kilomètres).
Martin repart pour Buenos Aires, et nous continuons à trois pour franchir les 460 milles qui nous séparent de notre première escale en Patagonie, la péninsule de Valdez et Puerto Madryn. C'est un sanctuaire marin où les baleines viennent pour la reproduction, ainsi que les pinguins, lions de mer, éléphants de mer notamment. La durée des journées s'allonge peu à peu tandis que la température de l'eau passe sous les 10°C. Nous espérons que la Patagonie sera clémente avec nous mais pour l'instant tout se passe bien !

Jean Baptiste

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mercredi 13 octobre 2010

Printemps austral en Uruguay

A mesure que nous descendons vers le sud, la température se rafraichit et l'atmosphère devient printanière, avec un temps très ensoleillé et une température agréable et un vent frais venant de la mer.


Nous avons pu faire le carénage du bateau à Rio Grande do Sul, au Brésil. Les installations étaient tout juste suffisantes pour le Brise de Mai. La grue pouvait soulever max 8 tonnes et le bateau fait 7 tonnes à vide. Après de savants calculs, nous en avons conclu qu'il valait mieux vider le bateau au maximum de peur que la grue ne ploie sous le poids. Nous avons donc vidé au moins 300 L d'eau, 100L d'essence, l'annexe, et nous-mêmes, pour le gruttage. Ca a tenu le coup mais on a retenu notre souffle (Anaïs, moi, le grutier). Le problème suivant venait du tracteur utilisé pour tirer le chariot, qui n'avait à priori pas été concu pour tirer plus de 8,000 tonnes. A force d'à coups et de persévérance, le tracteur fini par nous tirer sur quelques mètres, suffisamment pour que nous puissions travailler. C'est donc un travail accompli : le Brise de Mai est retourné tout propre à l'eau.

Autre détail, nous avons pu réparer le chauffage, qui pourra nous être utile au Cap Horn.

Nous avons pu ensuite profiter d'une légère brise de nord pour nous diriger vers Montevideo, la capitale de l'Uruguay, où nous sommes arrivés après 2 jours de navigation très calmes. Une ville très sympathique, à taille humaine avec ses 1.5 millions d'habitants. Véritable changement culturel aussi, puisque nous sommes passés dans le pays ou on consomme le plus de maté (un espèce de thé très fort qu'on boit à toute heure, en pleine rue), et où on se nourrit quasi-exclusivement de grillades de boeuf succulentes. Nous sommes ensuite allés à Colonia de Sacramento, ville classée patrimoine mondial de l'humanité, où les argentins viennent par cohortes en ferry et en voilier le week end. Par chance nous repérons une bouee libre et nous prenons de vitesse un argentin qui la convoitait aussi.

Après seulement 5 jours en Uruguay, il nous faut repartir pour Buenos Aires, car nous y avons rendez-vous avec notre prochain équipage : Camille, Anne-Laure et Mathieu. Le soleil est au beau fixe et la météo toujours aussi clémente.

http://www.flickr.com/photos/brisedemai/sets/72157625030515535/
Jean-Baptiste

samedi 2 octobre 2010

Un avant-goût d'Argentine

Arrivés dans le canal de Florianopolis, nous rencontrons plusieurs petits problèmes. Des fonds de 1m40 (qui nous plongent la quille 50cm dans la vase), puis un pont de 17m de haut a marée basse (le bateau fait 16m40 + une antenne) et c'est avec le souffle retenu que nous passons juste dessous. Enfin nous arrivons au port, qui n'a pas été dragué depuis très lontemps. Nous devons attendre la marée haute pour pouvoir nous mettre à quai. A marée basse, le bateau se plante dans la vase...au moins le bateau ne bouge pas mais nous n'avions jamais vu ca!

Autre problème à Florianopolis: la ville est très sympathique mais la pluie ne s'arrête jamais. Nous organisons donc une excursion dans les terres: les cascades d'Iguaçu. On dit que ces cascades sont plus belles que les chutes du Niagara. Ce qui est sûr, c'est qu'Iguaçu est magnifique. Pour les voir au mieux, il nous faut aller en Argentine: galère, galère! Nous allons à la frontiere en bus pour faire tamponner notre sortie du Brésil. Bien sûr, notre bus ne nous attend pas et nous devons prendre le prochain (une heure plus tard). La frontière argentine est à 3km, mais ce coup-ci, le bus nous attend (ouf!). Il nous aura néanmoins fallu plus de 2 heures pour rejoindre le parc naturel d'Iguaçu argentin.

Mais c'est un excellent premier avant-goût de l'Argentine, et nous avons maintenant hâte de rejoindre Buenos Aires en bateau. Les petites maisons remplacent les buildings, le rouge brique nous change du gris, des odeurs de terre agréables nous montent au nez, et la convivialité est toujours de mise. Notre premier échange avec un argentin aura été au bureau de change: il était fier de me dire qu'il avait une Renault (une laguna), pensait que je devais en avoir une, puis tous ses collègues ont su qu'il avait une cliente qui s'appelle Renault!
Le parc naturel est impressionnant: des cascades spectaculaires et nombreuses, une faune étonnante et des papillons par milliers, un site très touristique mais respectueux de la nature, des kilomètres de ballades et enfin, le soleil!
Nous profitons d'être dans la région pour visiter également Itaipu, le 2eme plus grand barrage hydroélectrique au monde, partagé entre le Brésil et le Paraguay. Il dessert 25% de la consommation brésilienne et 90% de la paraguayenne! Ce barrage est immense.

Retour au bateau pour une nav' de 350 miles vers Rio Grande (2 jours et demi), notre derniere escale brésilienne. Le port est accueillant, pas un seul bateau à moteur. Nous pensons y séjourner quelques jours et y faire le carénage.

A bientôt, en Uruguay ou Argentine, qui sait?

Anaïs