jeudi 24 février 2011

Les îles Chonos et le volcan Puyehue

Peu à peu les paysages s'affaissent et prennent des couleurs : les couleurs du soleil, de la verdure, des maisons colorées et des barques des pêcheurs. Le vent nous pousse entre les îles de l'archipel Chonos, le vent de l'anticyclone du Pacifique. Sur la carte météo, nous voyons encore le train des dépressions passer dans le grand Sud mais ce n'est déjà plus qu'un souvenir. Nous avons une petite pensée pour ceux qui y sont restés.
Nos arrivons au petit village de pêcheurs de Melinka, puis nous traversons vers l'île de Chiloé. C'est là que nous rejoindrons mes parents. L'ancre ne tient pas très bien mais nous croisons une barge qui nous accueille à sa bouée. Nous profitons de notre temps libre pour aller nous dégourdir les jambes dans la région des Grands Lacs, plus au nord. Nous prenons un bus interminable jusqu'à Osorno, que nous surnommons l'omnibus. Le 1er jour, nous escaladons le volcan Puyehue : 1800 mètres de dénivelé positif, 700 mètres négatifs, dès le 1er jour, nous sommes à bout. Heureusement la vue d'en haut est magnifique, nous voyons dépasser les grands volcans qui culminent à presque 4000 mètres d'altitude dans cette partie des Andes. Retour le soir au refuge, le vent souffle pendant la nuit. Le lendemain matin, nous partons explorer la région volcanique des alentours et les sources chaudes. Nous croisons un groupe de jeunes qui vient de faire demi-tour, à cause du vent. Avec Anaïs, nous n'avons pourtant pas l'impression qu'il y a tant de vent. Peut-être que nous avons fini par nous acclimater à la Patagonie.

Le soleil reste à son zénith, ce qui nous permet de profiter d'une petite baignade dans les sources chaudes. Cà brûle ! Il faut mélanger subtilement l'eau bouillante qui sort des profondeurs de la terre, avec l'eau gelée de la rivière, pour obtenir un bain agréable. C'est probablement une question de coup de main ! L'odeur du souffre nous remplit les narines, mais le paysage est vraiment apaisant, avec le ruisseau entouré de son petit cordon de verdure qui traverse le désert volcanique. Nous rentrons le 3ème jour, 1400 mètres de dénivelé négatif, nous arrivons à l'heure sur le bord de la route pour le bus de 14h30, fiers de notre belle performance. Mais c'est la désillusion : le bus n'arrive pas, nous faisons du stop pendant 2h30 avant de nous faire ramasser, nous fulminons ! Heureusement la suite du voyage se passe mieux, nous arrivons à Puerto Montt le soir même. Déjà à Osorno, l'hôtel ne nous avait pas coûté cher, mais alors à Puerto Montt c'était vraiment, vraiment bon marché ! Par contre, nous avons droit seulement à un lit une place pour nous deux, et à de l'eau glaciale pour la douche. Finalement on se dit qu'un peu de confort c'est quand même pas mal.

Nous rentrons à Quellon (encore ce bus interminable) le lendemain. Nous sommes repartis hier en direction de Castro, la "capitale" de Chiloé. La prochaine étape sera la dernière en Patagonie.

Jean-Baptiste

----------
radio email processed by SailMail
for information see: http://www.sailmail.com

vendredi 11 février 2011

Le soleil donne

Tortel est un village charmant installé sur une petite montagne tout au bout des canaux. Tout ici est fait en bois. Nous ne marchons pas sur des routes mais sur des passerelles en bois avec des escaliers qui montent et descendent pour desservir les différentes petites maisons colorées.
La seule route qui vient ici est tout en haut des marches. On l'appelle la Carretera australe, et elle n'est rien de plus qu'une route caillouteuse qui nous secoue pendant trois heures jusqu'à la première ville, mais elle suit une vallée magnifique: hautes montagnes boisées traversées par une rivière de couleur blanc/bleu.
Nous déposons maman à Cochrane qui pourra enfin se rapprocher de Santiago pour rentrer en France !
A notre retour, une excellente fenêtre météo s'annonce. Un anticyclone arrive et nous devrions avoir très peu de vent pendant les prochains jours. Une aubaine pour traverser le fameux "Golfo de Peñas" (le golfe des peines). Nous faisons donc rapidement le plein puis cap vers l'ouest !
Nous affrontons peu après les vagues du golfe. Elles se coupent, s'entrecroisent et ne sont pas agréables du tout. Qu'est ce que ça doit être par gros temps ! Nous apercevons au loin des jets de baleines. Les nuages s'accrochent aux montagnes et nous permettent à peine de distinguer le cap Tres Montes: côte hachée avec de nombreux rôchers menaçants.
Nous arrivons au mouillage pour un repos bien mérité. Les arbres ici se tiennent droits et la forêt est plus dense. Au réveil, nous avons ciel bleu et 22°C dans le bateau ! Aurait on changé de pays ?

Voilà maintenant 3 jours que nous avons grand soleil. Pas un nuage, une toute petite brise, nous avons atteint 26°C aujourd'hui. On en rêvait il y a encore une semaine, à présent on se cache à l'ombre parce qu'on a trop chaud ! Les coups de soleil se multiplient et les mouches oubliées depuis longtemps nous accueillent avec joie.

Nous sommes arrivés à Puerto Aguirre, petit village de pêche sur un îlot au milieu des canaux. Nous sommes amarrés au petit port de pêche et de nombreuses "bêtes curieuses" viennent voir le Brise de Mai. Ce ne sont plus les phoques mais des humains.

A bientôt pour notre retour à la civilisation

Anaïs

----------
radio email processed by SailMail
for information see: http://www.sailmail.com

samedi 5 février 2011

Province Magallenes - Province Aisen

Dimanche 23 janvier.
Punta Arenas - Puerto Natales - Puerto Conselo.
4 heures de bus, flamants roses, nandus, lamas et la pampa à perte de vue.
Un taxi et nous retrouvons Brise de mai à Puerto Conselo.
De suite, la postion de brise de mai alerte Anaïs, Jean-Baptiste rassure: le bateau est là!
Effectivement, un gros coup de vent a fait rippé l'ancre.

Lundi 24 janvier.
Direction sud: via le golfe Amirante pour rejoindre l'estrecho Collingwoole.
Rapidement, nous sommes contraints au 1/2 tour, bassin démonté.
Nous jetons l'ancre face à l'armada de Puerto Natales à proximité d'une saumonnerie.
Les filles profitent de cette pose pour remettre en état le taud de la grand voile;

Mardi 25 janvier.
La météo s'annonce clémente.
On appareille. Aie ! L'ancre est bloquée.
On tire, on tourne, redonne de la chaîne... sans résultat.
Après 45 minutes de manoeuvre, la chaîne remonte, l'ancre aussi, mais tordue!
Ensuite, navigation très agréable, Vent très froid. 2 couches de chlorofibre (Damart) suffisent à peine.
Les dauphins viennent jouer et souffler autour de Brise de mai.
Dessert au menu du diner, il y a un anniversaire sur le bateau.
Bonne météo annoncée pour le lendemain

Mercredi 26 janvier.
Départ à 5:30.
A mesure que le jour se lève, on admire cette superbe chaîne de montagne. "La cordillière des Andes"
Le bassin est très calme , on ne se lasse pas du superbe ballet de dauphins.
Nous avons croisé des phoques en position de repos et/ou de contorsion. Surprenant!!
Pingouins Magellans, albatros, on ne se lasse pas!
Nous posons l'ancre à Puerto Bueno.

Jeudi 28 janvier.
Départ matinal, une mauvaise météo s'annonce pour le lendemain. 80 miles. Canal Conception-Canal Wide.
Un groupe de lions de mer sur la côte: fabuleux!!
Et surtout se mettre à l'abri pour parer au mauvais temps qui s'annonce.

Vendredi 29 janvier.
Bien niché dans son enclave, Brise de mai attend une météo plus clémente.
Prospection des alentours, végétation dense et tourbe gorgée d'eau.
Bien sûr, avec l'annexe, nous croisons les lions de mer, curieux et inquiets.

Samedi 30 Janvier.
Impossible d'avoir une connection météo.
Jean-Baptiste, confiant. Nous repartons. Super. 27 miles parcourus
Passage du 50ième. Brise de mai quitte les "Hurlantes" pour les "Rugissantes".
Une parade de dauphins jusqu'au mouillage.Merveilleux!
Une petite randonnée pour garder les pieds sur terre.

Dimanche 31 Janvier.
Nous remontons le Seno Eyre, pour rejoindre le glacier PIO XI.
Glacier de 3,5 km de large sur une hauteur de 50 métres.
Un rayon de soleil au rendez-vous, les détonnations de la glace qui craque, un spectacle à la hauteur de l'Antartique (Anaïs). Fabuleux!
Ensuite mouillage dans une baie magnifique, Calleta Sally.

Lundi 01 Février.
Juste au départ, un colibri autour de Brise de mai.
Puerto Eden:L'armada nous annonce que le ferry attendu pour demain soir, suite à de grosses avaries sur la coque n'a pas quitté Puerto Natales.

Mardi 02 Février.
Confirmation pour les carabiniers, le ferry est à quai pour au minimum une semaine.
L'électricité et le télephone ne sont mis en service qu'à partir de 19:00. Pas de connection internet.
Il faut absolument trouver une solution pour que je rejoigne le plus rapidement possible une liaison aérienne. Objectif: Caleta Tortel, de là, une liaison route pour Cochrane et Coyhaique.

Mercredi 03 Février.
Départ avant le lever du jour.
Journée difficile, la météo et les courants ne sont pas avec nous.

Jeudi 04 Février.
Arrivée à Caleta Tortel sous le soleil.
Confirmation d'un bus pour Cochrane, la chape de stress tombe...


Béatrice