mardi 15 novembre 2011

Arrivée à Singapour

Nous sommes enfin arrivés à Singapour ! La traversée aura été épuisante, comme si quelque chose voulait nous empêcher d'arriver : la blessure d'Anaïs, la pétole, les courants contraires, notre problème au safran, le passage d'un front dépressionnaire, les réserves de gazole qui s'épuisent, et le moteur qui tombe en panne à cause du gazole de mauvaise qualité, les orages violents, et enfin, alors que nous étions arrivés dans la marina, on nous dit qu'il faut retourner en pleine mer, dans la Quarantine Zone, pour faire les formalités d'immigration !
Nous sommes épuisés, et nous observons les yeux rougis et dans un demi-sommeil les 3 employés de la marina qui se précipitent pour accrocher notre bateau au ponton, n'importe comment d'ailleurs mais nous ne protestons même pas.
Ici, c'est le coin chic : presque exclusivement des yachts de luxe. Par chance, nous rencontrons nos voisins de pontons qui vivent sur leur bateau et travaillent ici depuis 1 an. Il nous donnent tous les tuyaux pour bien commencer à Singapour.
C'est donc un tournant pour nous : la fin de notre voyage et le retour à la vie citadine. Il va falloir se rhabiller convenablement et racheter tous les gadgets modernes. Ce sont surtout les gens qui ne sont plus les mêmes. Il faut dire que la transition est assez soudaine, entre les pauvres villages de pêcheur de l'Indonésie et l'ultra-modernité de Singapour, avec ses parcs d'attraction en pleine ville et ses décors futuristes.
Ce voyage n'est pas tout à fait fini pour le Brise de Mai, qui va avoir droit à une petite remise à neuf.

Jean-Baptiste

mercredi 9 novembre 2011

Cap sur Singapour

Les papiers sont faits, nous voilà prêts à partir, mais pas question de quitter Bali sans profiter d'une dernière nuit balienne avec nos amis voileux. Au menu, Bintang et Nasi goreng (bière et plat local) puis nous partons à la découverte de "la" boite de nuit de Bali: The Skygarden. Ici la formule pour avoir une boîte bondée tous les soirs est simple: entrée gratuite aux étrangers et boissons gratuites à volonté jusque minuit (bien qu'on sache pas trop ce qu'il y a dans les boissons), plusieurs floors avec danseuses exotiques et terrasse pour se rafraîchir. De quoi s'amuser toute la nuit, un peu trop d'ailleurs parce que le départ le lendemain va être un peu vaseux et retardé!
Cap vers Singapour dans une mer bien tranquille, mais voilà qu'au soir la grande voile empanne et l'écoute me prend dans son passage au cou pour ma propulser contre la coque. L'épaule droit fait mal, je peux plus la bouger alors nous décidons rapidement de faire demi-tour pour un hôpital moderne qui diagnostiquera une luxation de l'épaule.
Me voilà donc à me balader dans la ville de Kuta avec minerve et bras en écharpe, un challenge par 34°C! Mais si vous voulez vous faire des amis, voici le nouveau remède: tout le monde m'aborde dans la rue, les boutiques, les bars: mais comment as tu fait ça?
Mais le plus gros avantage de cette mésaventure est qu'on va pouvoir regarder la finale de coupe du monde de rugby ! Et quel match ! On a vibré et on y a cru jusqu'au bout, bravo l'équipe de France.
Nous décidons de tenter à nouveau de partir pour Singapour. Il y a 1000 milles ce qui nous prend théoriquement 8 jours, mais la traversée promet d'être lente: les courants nous repoussent, le vent est absent alors on avance doucement en regardant notre nombre record de films sous le ronronnement du moteur.
Au bout de 3 jours, nous arrivons à l'île Bawean, un premier stop pour reprendre du gazole et se reposer. A peine arrivés à terre, un groupe de villageoises scrutent mon bras en écharpe. La communication est compliquée, personne ne parle anglais et le langage des signes a ses limites mais l'une d'elles me fait signe de la suivre. Nous traversons tout le village alors que j'essaie de lui expliquer que je n'ai pas besoin de soins, et arrivons chez la masseuse où je ne pourrai refuser un massage. Tout le pot de baume du tigre y passe et je me relaxe petit à petit sous les mains savantes de la masseuse. Au massage s'ajoutera un cachet multicolore (je saurai jamais ce qu'il y avait dedans) et une eau magique à boire mais ne jamais finir. Les locaux nous emmènent ensuite visiter l'arrière pays et nous découvrons de magnifiques paysages: nous roulons sur de petites routes tortillant au milieu des rizières surplombées par la montagne qui offrent un panorama dégradé de jaune, vert, bleu.
La suite de la traversée va être longue: nous sommes 4 jours à avancer au moteur à mi-vitesse, pas de vent, pas de vague, pas de poisson... Bientôt nous faisons connaissance avec notre 1er sumatera (gros nuage noir qui envoie beaucoup de vent et de pluie), super on peux avancer à la voile ! Mais JB entend tout à coup un énorme CRAC à l'arrière: notre avarie de safran s'aggrave. Nous affalons les voiles, ce sera donc moteur jusqu'à la fin pour ménager le safran. La moindre brise nous stresse, alors quand un front de dépression s'abat sur nous le lendemain, nous passons 7 heures en fuite vers l'est! Le moral n'est plus là, les réserves en gazole sont maintenant justes pour arriver au premier village, et Singapour qui n'est plus qu'à 300 miles, mais ça nous parait tellement loin vu les conditions! Allons nous un jour y arriver ? S'ajouteront quelques coups de vent, pannes sèches à cause du gazole de mauvaise qualité ou encore l'inverseur qui décroche, des éclairs qui viennent s'abattre dans l'eau à 200m de notre mât. Ahhhhhhhh!!!
Mais enfin nous arrivons au petit village accueillant de Kongka. Au programme, repos, gazole et nous sommes invités dans une demi-douzaine de maisons où l'on nous offre boissons atypiques et repas chaque fois!
2 jours plus tard, nous apercevons enfin les gratte-ciels derrière une autoroute de cargos qu'il va falloir traverser. L'impatience me gagne alors que l'on voit la ville grandir doucement. Brise de mai va enfin avoir droit à une remise en forme, et nous aussi par la même occasion.

Anaïs

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