mercredi 14 décembre 2011

Le Brise de Mai retourne à l'eau !

Ça y est, le chantier est terminé pour le Brise de Mai. La réparation au niveau du safran n'a pas posé de problème particulier. Nous en avons profité pour changer la garde-robe avec un bleu un peu plus foncé. Il faut dire que les coquillages devenaient particulièrement envahissants (et ralentissants) ces derniers temps sous la coque.

Le Brise de Mai est donc sagement allé à sa place de port, à côté de tous les autres bateaux, dans cette marina de Singapour. Il y restera probablement un petit moment, au moins jusqu'à ce que Anaïs ou moi trouvions du boulot. On pourrait alors changer de marina.

Par contre, les escapades d'un week-end semblent compliquées à Singapour, car il y a beaucoup, beaucoup (trop) de règlements à respecter et de papiers à remplir, simplement pour sortir du port ! Le problème c'est que pour utiliser le bateau il nous faudrait un visa "bateau", alors que nous aurons soit un visa "touristique" soit un visa de "travail". Même pour l'éventuel changement de marina, ça promet d'être un casse-tête administratif ! Sacrés singapouriens...

A priori nous allons vivre sur le Brise de Mai pendant notre séjour à Singapour car c'est beaucoup plus économique que les logements qui sont hors de prix. Nous en profiterons pour lui refaire une beauté.


Jean-Baptiste

mardi 15 novembre 2011

Arrivée à Singapour

Nous sommes enfin arrivés à Singapour ! La traversée aura été épuisante, comme si quelque chose voulait nous empêcher d'arriver : la blessure d'Anaïs, la pétole, les courants contraires, notre problème au safran, le passage d'un front dépressionnaire, les réserves de gazole qui s'épuisent, et le moteur qui tombe en panne à cause du gazole de mauvaise qualité, les orages violents, et enfin, alors que nous étions arrivés dans la marina, on nous dit qu'il faut retourner en pleine mer, dans la Quarantine Zone, pour faire les formalités d'immigration !
Nous sommes épuisés, et nous observons les yeux rougis et dans un demi-sommeil les 3 employés de la marina qui se précipitent pour accrocher notre bateau au ponton, n'importe comment d'ailleurs mais nous ne protestons même pas.
Ici, c'est le coin chic : presque exclusivement des yachts de luxe. Par chance, nous rencontrons nos voisins de pontons qui vivent sur leur bateau et travaillent ici depuis 1 an. Il nous donnent tous les tuyaux pour bien commencer à Singapour.
C'est donc un tournant pour nous : la fin de notre voyage et le retour à la vie citadine. Il va falloir se rhabiller convenablement et racheter tous les gadgets modernes. Ce sont surtout les gens qui ne sont plus les mêmes. Il faut dire que la transition est assez soudaine, entre les pauvres villages de pêcheur de l'Indonésie et l'ultra-modernité de Singapour, avec ses parcs d'attraction en pleine ville et ses décors futuristes.
Ce voyage n'est pas tout à fait fini pour le Brise de Mai, qui va avoir droit à une petite remise à neuf.

Jean-Baptiste

mercredi 9 novembre 2011

Cap sur Singapour

Les papiers sont faits, nous voilà prêts à partir, mais pas question de quitter Bali sans profiter d'une dernière nuit balienne avec nos amis voileux. Au menu, Bintang et Nasi goreng (bière et plat local) puis nous partons à la découverte de "la" boite de nuit de Bali: The Skygarden. Ici la formule pour avoir une boîte bondée tous les soirs est simple: entrée gratuite aux étrangers et boissons gratuites à volonté jusque minuit (bien qu'on sache pas trop ce qu'il y a dans les boissons), plusieurs floors avec danseuses exotiques et terrasse pour se rafraîchir. De quoi s'amuser toute la nuit, un peu trop d'ailleurs parce que le départ le lendemain va être un peu vaseux et retardé!
Cap vers Singapour dans une mer bien tranquille, mais voilà qu'au soir la grande voile empanne et l'écoute me prend dans son passage au cou pour ma propulser contre la coque. L'épaule droit fait mal, je peux plus la bouger alors nous décidons rapidement de faire demi-tour pour un hôpital moderne qui diagnostiquera une luxation de l'épaule.
Me voilà donc à me balader dans la ville de Kuta avec minerve et bras en écharpe, un challenge par 34°C! Mais si vous voulez vous faire des amis, voici le nouveau remède: tout le monde m'aborde dans la rue, les boutiques, les bars: mais comment as tu fait ça?
Mais le plus gros avantage de cette mésaventure est qu'on va pouvoir regarder la finale de coupe du monde de rugby ! Et quel match ! On a vibré et on y a cru jusqu'au bout, bravo l'équipe de France.
Nous décidons de tenter à nouveau de partir pour Singapour. Il y a 1000 milles ce qui nous prend théoriquement 8 jours, mais la traversée promet d'être lente: les courants nous repoussent, le vent est absent alors on avance doucement en regardant notre nombre record de films sous le ronronnement du moteur.
Au bout de 3 jours, nous arrivons à l'île Bawean, un premier stop pour reprendre du gazole et se reposer. A peine arrivés à terre, un groupe de villageoises scrutent mon bras en écharpe. La communication est compliquée, personne ne parle anglais et le langage des signes a ses limites mais l'une d'elles me fait signe de la suivre. Nous traversons tout le village alors que j'essaie de lui expliquer que je n'ai pas besoin de soins, et arrivons chez la masseuse où je ne pourrai refuser un massage. Tout le pot de baume du tigre y passe et je me relaxe petit à petit sous les mains savantes de la masseuse. Au massage s'ajoutera un cachet multicolore (je saurai jamais ce qu'il y avait dedans) et une eau magique à boire mais ne jamais finir. Les locaux nous emmènent ensuite visiter l'arrière pays et nous découvrons de magnifiques paysages: nous roulons sur de petites routes tortillant au milieu des rizières surplombées par la montagne qui offrent un panorama dégradé de jaune, vert, bleu.
La suite de la traversée va être longue: nous sommes 4 jours à avancer au moteur à mi-vitesse, pas de vent, pas de vague, pas de poisson... Bientôt nous faisons connaissance avec notre 1er sumatera (gros nuage noir qui envoie beaucoup de vent et de pluie), super on peux avancer à la voile ! Mais JB entend tout à coup un énorme CRAC à l'arrière: notre avarie de safran s'aggrave. Nous affalons les voiles, ce sera donc moteur jusqu'à la fin pour ménager le safran. La moindre brise nous stresse, alors quand un front de dépression s'abat sur nous le lendemain, nous passons 7 heures en fuite vers l'est! Le moral n'est plus là, les réserves en gazole sont maintenant justes pour arriver au premier village, et Singapour qui n'est plus qu'à 300 miles, mais ça nous parait tellement loin vu les conditions! Allons nous un jour y arriver ? S'ajouteront quelques coups de vent, pannes sèches à cause du gazole de mauvaise qualité ou encore l'inverseur qui décroche, des éclairs qui viennent s'abattre dans l'eau à 200m de notre mât. Ahhhhhhhh!!!
Mais enfin nous arrivons au petit village accueillant de Kongka. Au programme, repos, gazole et nous sommes invités dans une demi-douzaine de maisons où l'on nous offre boissons atypiques et repas chaque fois!
2 jours plus tard, nous apercevons enfin les gratte-ciels derrière une autoroute de cargos qu'il va falloir traverser. L'impatience me gagne alors que l'on voit la ville grandir doucement. Brise de mai va enfin avoir droit à une remise en forme, et nous aussi par la même occasion.

Anaïs

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dimanche 30 octobre 2011

Bali - 2eme episode

Spécimen de faune étrangère
Nous décidons de partir pour une grande ballade en scooter à travers l'île de Bali. Nous faisons une première halte dans un temple de Denpasar. Des locaux m'abordent pour prendre une photo... pas d'eux, mais de moi ! Toute la famille y passe pour prendre la photo avec moi ! A priori ils ne sont pas habitués aux touristes étrangers ici, alors que nous ne sommes qu'à une vingtaine de kilomètres du centre ultra-touristique de Kuta !

Les rizières de Jatiluwih
Après cette séance photo nous repartons, en direction des montagnes de Bali qui culminent à plus de 3000 mètres. Nous nous frayons un chemin à travers les nids de poule sur des étroites routes de montagne, à travers de magnifiques rizières en étages. A un moment donné nous sommes à court d'essence, et la station service n'en a pas non plus. Des locaux nous guident alors jusqu'à la "station service" la plus proche : il s'agit d'une minuscule échoppe qui aligne des bouteilles d'un litre contenant en fait... de l'essence ! Alors que la température commence à se rafraîchir dans les sommets, nous passons le col à près de 2000 mètres et nous arrivons de l'autre côté des montagnes. Nous regagnons rapidement nos 30°C en redescendant de l'autre côté et nous arrivons à Lovina, petite station touristique tranquille pour amoureux en lune de miel.

L'ascension du Kawah Ijen
Le lendemain nous fonçons vers l'île de Java. Nouvelle séance photo pour moi sur le bac. Java est une île musulmane, et dont les villes n'ont pas la beauté et l'harmonie de celles de Bali. Nous entamons l'ascension du volcan Ijen. La route se rétrécit peu à peu en même temps que les nids de poule s'agrandissent, pour finalement se transformer en mauvaise piste à peine praticable par des 4x4 ! Notre petit scooter de ville n'est pas très adapté à ce genre de terrain. Nous voyons passer les locaux sur leurs motos :"no problem" nous disent-ils tous. Et pourtant, il finit par y avoir un problème : "panache" finissent par commenter les locaux. La bécane surchauffe. Il est temps pour nous de faire une pause et de réfléchir : va-t-on vraiment ramener le scooter en état de marche si on continue ? "No problem", nous répètent inlassablement les locaux. Finalement, après quelques kilomètres nous finissons par retrouver le bitume. Nous ré-enfourchons le scooter : le Kawah Ijen est à nous !

Les porteurs de souffre
Ce volcan est unique : il contient le plus grand lac de souffre au monde. C'est un lac d'un bleu clair comme on n'en voit jamais, bordé par un relief de souffre solidifié jaune. A un endroit, le souffre sort des profondeurs de la terre à +300°C, il est alors rouge et dégage une abondante fumée très toxique. C'est ici que viennent les porteurs de souffre. Les paniers sont alignés au milieu de la fumée, attendant leur chargement devant la fontaine bouillante. Les hommes sont capables de porter entre 50kg et 100kg sur leurs épaules. Ensuite ils doivent grimper un chemin de mule escarpé et vertigineux jusqu'à la crête du volcan, pour ensuite redescendre les 4 kilomètres qui mènent à la route. Le tout sans masque à gaz, bien entendu. C'est un travail absolument surhumain, qui rapporte 6 centimes d'euro par kilo de souffre. Certains "vieux" nous montrent leur cale sur l'épaule droite. La barre reliant les deux paniers a formé avec le temps un creux énorme dans l'épaule, entouré de deux gros bourrelets. Tout cela nous parait insensé et surnaturel. Mais le spectacle plus naturel du lac et du souffre est magnifique. Heureusement nous avions des masques à gaz, nous.

Retour à Bali
Il est temps de rentrer à Bali. Nous retrouvons nos copains voiliers, et nous en profitons pour aller tester l'ambiance connue mondialement des nuits balinaises, à Kuta. Facile : offrez l'open bar avant minuit et vous avez la recette d'une discothèque bondée tous les soirs de la semaine. La population se constitue principalement d'australiens, d'indonésiens à la recherche de bonnes affaires, d'indonésiennes à la recherche de clients, et de jeunes d'autres nationalités en tous genre venus s'amuser dans ces endroits en complet décalage avec le reste de l'île. On en ressort étourdit par le bruit, mais ça valait le coup de voir çà !

Et la suite ?
Le lendemain matin, nous nous démenons avec les autorités locales pour faire nos papiers de sortie, et nous repartons en direction de Singapour. La suite au prochain épisode !

Jean-Baptiste

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mercredi 26 octobre 2011

Bali - 1er épisode

Les boudins volants
En arrivant devant le port de Benoa, nous distinguons de plus en plus nettement une activité intense, un bourdonnement frénétique devant le port. Bienvenue à "Bali resort". Les balinais ne manquent pas d'imagination pour inventer les attractions les plus folles. Finis le scooter des mers ou le ski nautique, tout ça c'est "has been". Ici de gros boudins flottent ou volent en tout sens, entraînés par des bolides à moteur. Les touristes s'accrochent à ces engins, fonçant entre les alignements de bateaux qui s'amassent devant le spot de plongée.

Serangan
Déception en arrivant à Benoa, ce port qu'on nous avait décrit comme "dégueulasse" confirme sa réputation. Marche arrière toute, nous filons à travers les boudins volants et les fous du volant vers la petite baie de Serangan, une petite île reliée à Bali par un pont et abritant un village paisible et coloré.

Code de la route indonésien
Nous louons un scooter car ici c'est le moyen de transport principal. Nous nous retrouvons rapidement au milieu d'une meute hurlante de "bikers". Nous tâchons d'oublier très vite toutes nos idées reçues concernant le code de la route. Ici, il ne faut jamais regarder dans le rétroviseur ni mettre le clignotant, on peut passer au feu rouge et rouler à contresens sur l'autoroute ou n'importe quelle route d'ailleurs, zigzaguer entre les voitures, doubler sur la bande d'arrêt d'urgence, prendre les sens interdits sans un remords, bref presque tout est normal. Et n'oublions pas l'utilisation très intensive du klaxon, bien sûr. Mais que fait la police ? Elle est bien là, mais trop occupée à ramasser les bakchichs aux feux rouges pour veiller au respect des règles. Ou plutôt si, les seules règles locales sont : ne pas être devant la ligne blanche au feu rouge, porter au choix un casque ou bien un bandeau traditionnel autour de la tête, avoir des manches longues, ne pas allumer les phares de jour, ne pas être blanc. Pour pimenter le tout, il y a les poules, chiens, vaches, gamins, scooters qui déboulent au milieu de la route sans se préoccuper de regarder à droite ou à gauche, les travaux non signalés, les nids de poule et autres obstacles les plus divers. Tout cela rend la conduite "exotique".

Ubud
Avec des amis voiliers, nous décidons de visiter Ubud, haut lieu de la culture balinaise et bastion de l'hindouisme en Indonésie. Nous louons une grosse voiture car nous sommes sept. Je me rend compte très vite que la largeur des routes et la disposition des obstacles a plutôt été calculée pour les scooters. L'exercice est périlleux et épuisant, et finalement un joggeur a droit de se faire taper par notre rétroviseur, heureusement il n'a rien.
A Ubud, nous allons voir des singes qui se sont rendus maîtres de temples hindous, puis nous partons visiter les alentours à pied. La culture et la tradition hindouistes sont omniprésents : des offrandes jonchent le trottoir devant chaque boutique ou maison, il y a des décorations traditionnelles partout, fleurs, statues monstrueuses, étendards, maisons et temples. Bientôt nous atteignons les rizières, cultivées depuis des générations comme de petits jardins. On a l'impression d'être dans un musée vivant.

Le temple hindou
Nous passons devant un temple où de nnombreux balinais sont présents en grande tenue de cérémonie. Nous leur demandons si nous pouvons entrer : non, nous n'avons pas le "sareng". Nous allons aussitôt dans le premier commerce du coin pour demander où nous pouvons nous procurer des sareng. Notre hôtesse nous accueille à bras ouverts, sort tous les vêtements de la famille et nous habille tous les sept ! Nous nous présentons aussitôt au temple, et les balinais ébahis nous permettent de pénétrer les lieux sacrés. Nous sommes maintenant au coeur de l'univers balinais, c'est magique.

La suite au prochain épisode !

Jean-Baptiste

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samedi 15 octobre 2011

Selamat pagi !

Cap sur l'Indonésie, direction Kupang, grande ville dans l'est indonésien. Nous partons avec Eagle (autre bateau français) avec peu d'espoir de faire de la voile: la pétole est annoncée pour toute la traversée.
Après 3 jours monotones, nous apercevons les côtes et un énorme wahoo vient se prendre dans notre ligne: il fait 1m30 !! Il est énorme et nous ne nous voyons pas faire un régime poisson de plusieurs semaines. Nous le remettons donc à l'eau après qu'il ait bien pourri le cockpit !

La ville de Kupang n'est pas intéressante en soi: bâtisses délabrées, klaxons incessants, plages dégueulasses... Ici on doit faire nos papiers et il faut les négocier comme au souk. Nous partons donc au plus vite vers l'île Rinja où l'on peut voir les dragons de Komodo.

Nous arrivons au sud de l'île après 2 jours de navigation: beau cadre, belles plages, mouillage très bien protégé.
Le temps de mettre l'ancre, une tortue pointe son nez, les singes courent sur la plage et 2 magnifiques dragons de Komodo sont en train de les chasser. Chic, on met vite l'annexe à l'eau pour aller marcher et voir ça à terre.
Nous approchons de la plage et les dragons ont l'air de vouloir nous accueillir ! On n'ose pas venir sur la plage. On va un peu plus loin, on beache, ils suivent. On se dit "peut-être qu'ils sont habitues aux touristes qui donnent à manger".
Ça a vraiment une gueule de dragon de près, et voyant que l'accueil n'avait pas l'air très chaleureux, on n'a pas voulu attendre voir s'ils crachent du feu, on a détalé sur l'annexe.
Nous nous renseignons après coup sur un bateau voisin (pour touristes). Ils nous disent que les dragons peuvent attaquer et qu'on ne peut pas aller sur les plages ici ! Bref c'est nous qui passons pour les gros touristes dans cette histoire.
Nous décidons d'aller au nord de l'île où des rangers nous emmènent visiter le coin. Au programme buffles, singes et bien-sûr les dragons, avec lesquels nous faisons plus ample connaissance.
Ce sont des animaux dangereux car tout être vivant est une proie potentielle, peu importe la taille puisque qu'ils mangent les buffles. Ils tuent en mordant leur proie qui mourra soit par perte de sang (leurs dents s'apparentent à celles des requins), soit à cause d'une bactérie qu'ils diffusent lors de la morsure qui fera tomber sa proie au bout d'une semaine. Tout est comestible pour lui, y compris les os (les restes d'un touriste suisse disparu n'ont été qu'une montre et un appareil photo). Bref, on faisait pas vraiment les fiers en pensant que la veille nous nous étions approchés un peu trop près !
Mis à part les animaux, l'île est très belle, moitié forêt, moitié savane avec quelques palmiers qui nous font de l'ombre de temps à autre. La mangrove habite les côtes et le Brise de mai est tranquillement ancré au milieu d'une petite baie dont la paisibilité n'est troublée que par les quelques bateaux à touristes qui passent.
Mais voilà qu'il nous faut déjà repartir, Bali nous attend, 2 jours de nav'

Anaïs

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jeudi 29 septembre 2011

Australie : premiers bords dans l'Océan Indien

Après de multiples rebondissements, nous décidons de poursuivre le voyage. Nous mettons donc cap vers le nord, et tout de suite les alizés nous font sentir que nous avons raison : nous sommes poussés par 30 nœuds à la sortie de Cairns. Entre Cairns et la pointe nord de l'Australie, nous allons faire presque 1000 kilomètres à l'intérieur de la Grande Barrière de Corail ! Le plus grand danger étant les nombreux cargos, nous ouvrons l'œil jour et nuit.
Le lendemain de notre départ, nous faisons une halte à Lizard Island. C'est ici que le capitaine James Cook est passé au 18ème siècle. Le mouillage est bondé, 27 voiliers ! Mais il faut dire que l'île est très belle, avec les couleurs bleu turquoise de ses lagons. Nous montons au sommet de l'île pour avoir un panorama sur l'île et la Grande Barrière. De gros lézards (presque 1 mètre de long) nous donnent un avant-goût du dragon de Komodo. Au retour nous osons nous baigner ! Résumons les principaux dangers :
- les crocodiles : mais nous sommes au large, loin de toute mangrove
- les requins : mais nous sommes à l'intérieur de la Grande Barrière, dans une baie peu profonde et protégée
- les méduses mortelles : elles ne pullulent que lorsque l'eau est au-dessus de 26°C, mais ici elle est fraîche à 21°C.
Cette escale est également la dernière que nous ferons dans l'Océan Pacifique. Deux jours plus tard, nous passons le Cape York et le Détroit de Torres, qui marque la frontière avec l'Océan Indien. Une étape importante pour nous, après 9 mois passés dans l'Océan Pacifique.
Notre première escale dans l'Océan Indien est Red Island, où se trouve une communauté aborigène. Crocos garantis, à priori les gamins se baignent quand même. On n'est pas à un ou deux près !
Notre traversée vers Darwin peut se définir en un seul mot : calme. Très peu de vent, à tel point que pour la première fois nous laissons le spi toute la nuit. Le nouveau moteur nous fait quelques frayeurs (le voyant d'huile qui s'allume), ravivant des angoisses récentes, mais finalement nous trouvons la cause du problème. Un souci en moins ! La côte nord de l'Australie est... immense et vide. La cote n'est pourtant pas rectiligne, mais les paysages sont plats et dénudés, presque désertiques. La mer est plate, extrêmement vaseuse et poissonneuse. Nous voyons des dizaines de bancs sauter de toutes parts (des thons rouges notamment). Nous ne pêchons pas car nous avons le tazard de 10kg en stock, que nous n'arrivons pas à finir.
En arrivant vers Darwin, les courants sont très forts, 5 nœuds. Nous devons donc mettre l'ancre quelques heures avant d'entrer dans la grande baie, ce qui ne pose pas de problème car ici les fonds sont très faibles, ce qui fait penser à la baie du Mont-Saint-Michel, sans le Mont-Saint-Michel.
Darwin est une grande ville aseptisée, ultra-moderne, sans bruits, sans cohue. Les paysages n'ont rien de particulier. Tout est bien net et propre. Les rares mendiants sont tous aborigènes. On nous vend des Crocodiles Tours à tous les coins de rue. Comme on ne peut pas se baigner dans la mer, il faut aller dans une piscine à vagues remplie à craquer de monde. Bref une bonne escale technique, mais nous n'allons pas rester longtemps. Dès le lendemain nous remettons les voiles... ou plutôt le moteur, vers l'Indonésie.
Jean-Baptiste
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