mercredi 14 décembre 2011

Le Brise de Mai retourne à l'eau !

Ça y est, le chantier est terminé pour le Brise de Mai. La réparation au niveau du safran n'a pas posé de problème particulier. Nous en avons profité pour changer la garde-robe avec un bleu un peu plus foncé. Il faut dire que les coquillages devenaient particulièrement envahissants (et ralentissants) ces derniers temps sous la coque.

Le Brise de Mai est donc sagement allé à sa place de port, à côté de tous les autres bateaux, dans cette marina de Singapour. Il y restera probablement un petit moment, au moins jusqu'à ce que Anaïs ou moi trouvions du boulot. On pourrait alors changer de marina.

Par contre, les escapades d'un week-end semblent compliquées à Singapour, car il y a beaucoup, beaucoup (trop) de règlements à respecter et de papiers à remplir, simplement pour sortir du port ! Le problème c'est que pour utiliser le bateau il nous faudrait un visa "bateau", alors que nous aurons soit un visa "touristique" soit un visa de "travail". Même pour l'éventuel changement de marina, ça promet d'être un casse-tête administratif ! Sacrés singapouriens...

A priori nous allons vivre sur le Brise de Mai pendant notre séjour à Singapour car c'est beaucoup plus économique que les logements qui sont hors de prix. Nous en profiterons pour lui refaire une beauté.


Jean-Baptiste

mardi 15 novembre 2011

Arrivée à Singapour

Nous sommes enfin arrivés à Singapour ! La traversée aura été épuisante, comme si quelque chose voulait nous empêcher d'arriver : la blessure d'Anaïs, la pétole, les courants contraires, notre problème au safran, le passage d'un front dépressionnaire, les réserves de gazole qui s'épuisent, et le moteur qui tombe en panne à cause du gazole de mauvaise qualité, les orages violents, et enfin, alors que nous étions arrivés dans la marina, on nous dit qu'il faut retourner en pleine mer, dans la Quarantine Zone, pour faire les formalités d'immigration !
Nous sommes épuisés, et nous observons les yeux rougis et dans un demi-sommeil les 3 employés de la marina qui se précipitent pour accrocher notre bateau au ponton, n'importe comment d'ailleurs mais nous ne protestons même pas.
Ici, c'est le coin chic : presque exclusivement des yachts de luxe. Par chance, nous rencontrons nos voisins de pontons qui vivent sur leur bateau et travaillent ici depuis 1 an. Il nous donnent tous les tuyaux pour bien commencer à Singapour.
C'est donc un tournant pour nous : la fin de notre voyage et le retour à la vie citadine. Il va falloir se rhabiller convenablement et racheter tous les gadgets modernes. Ce sont surtout les gens qui ne sont plus les mêmes. Il faut dire que la transition est assez soudaine, entre les pauvres villages de pêcheur de l'Indonésie et l'ultra-modernité de Singapour, avec ses parcs d'attraction en pleine ville et ses décors futuristes.
Ce voyage n'est pas tout à fait fini pour le Brise de Mai, qui va avoir droit à une petite remise à neuf.

Jean-Baptiste

mercredi 9 novembre 2011

Cap sur Singapour

Les papiers sont faits, nous voilà prêts à partir, mais pas question de quitter Bali sans profiter d'une dernière nuit balienne avec nos amis voileux. Au menu, Bintang et Nasi goreng (bière et plat local) puis nous partons à la découverte de "la" boite de nuit de Bali: The Skygarden. Ici la formule pour avoir une boîte bondée tous les soirs est simple: entrée gratuite aux étrangers et boissons gratuites à volonté jusque minuit (bien qu'on sache pas trop ce qu'il y a dans les boissons), plusieurs floors avec danseuses exotiques et terrasse pour se rafraîchir. De quoi s'amuser toute la nuit, un peu trop d'ailleurs parce que le départ le lendemain va être un peu vaseux et retardé!
Cap vers Singapour dans une mer bien tranquille, mais voilà qu'au soir la grande voile empanne et l'écoute me prend dans son passage au cou pour ma propulser contre la coque. L'épaule droit fait mal, je peux plus la bouger alors nous décidons rapidement de faire demi-tour pour un hôpital moderne qui diagnostiquera une luxation de l'épaule.
Me voilà donc à me balader dans la ville de Kuta avec minerve et bras en écharpe, un challenge par 34°C! Mais si vous voulez vous faire des amis, voici le nouveau remède: tout le monde m'aborde dans la rue, les boutiques, les bars: mais comment as tu fait ça?
Mais le plus gros avantage de cette mésaventure est qu'on va pouvoir regarder la finale de coupe du monde de rugby ! Et quel match ! On a vibré et on y a cru jusqu'au bout, bravo l'équipe de France.
Nous décidons de tenter à nouveau de partir pour Singapour. Il y a 1000 milles ce qui nous prend théoriquement 8 jours, mais la traversée promet d'être lente: les courants nous repoussent, le vent est absent alors on avance doucement en regardant notre nombre record de films sous le ronronnement du moteur.
Au bout de 3 jours, nous arrivons à l'île Bawean, un premier stop pour reprendre du gazole et se reposer. A peine arrivés à terre, un groupe de villageoises scrutent mon bras en écharpe. La communication est compliquée, personne ne parle anglais et le langage des signes a ses limites mais l'une d'elles me fait signe de la suivre. Nous traversons tout le village alors que j'essaie de lui expliquer que je n'ai pas besoin de soins, et arrivons chez la masseuse où je ne pourrai refuser un massage. Tout le pot de baume du tigre y passe et je me relaxe petit à petit sous les mains savantes de la masseuse. Au massage s'ajoutera un cachet multicolore (je saurai jamais ce qu'il y avait dedans) et une eau magique à boire mais ne jamais finir. Les locaux nous emmènent ensuite visiter l'arrière pays et nous découvrons de magnifiques paysages: nous roulons sur de petites routes tortillant au milieu des rizières surplombées par la montagne qui offrent un panorama dégradé de jaune, vert, bleu.
La suite de la traversée va être longue: nous sommes 4 jours à avancer au moteur à mi-vitesse, pas de vent, pas de vague, pas de poisson... Bientôt nous faisons connaissance avec notre 1er sumatera (gros nuage noir qui envoie beaucoup de vent et de pluie), super on peux avancer à la voile ! Mais JB entend tout à coup un énorme CRAC à l'arrière: notre avarie de safran s'aggrave. Nous affalons les voiles, ce sera donc moteur jusqu'à la fin pour ménager le safran. La moindre brise nous stresse, alors quand un front de dépression s'abat sur nous le lendemain, nous passons 7 heures en fuite vers l'est! Le moral n'est plus là, les réserves en gazole sont maintenant justes pour arriver au premier village, et Singapour qui n'est plus qu'à 300 miles, mais ça nous parait tellement loin vu les conditions! Allons nous un jour y arriver ? S'ajouteront quelques coups de vent, pannes sèches à cause du gazole de mauvaise qualité ou encore l'inverseur qui décroche, des éclairs qui viennent s'abattre dans l'eau à 200m de notre mât. Ahhhhhhhh!!!
Mais enfin nous arrivons au petit village accueillant de Kongka. Au programme, repos, gazole et nous sommes invités dans une demi-douzaine de maisons où l'on nous offre boissons atypiques et repas chaque fois!
2 jours plus tard, nous apercevons enfin les gratte-ciels derrière une autoroute de cargos qu'il va falloir traverser. L'impatience me gagne alors que l'on voit la ville grandir doucement. Brise de mai va enfin avoir droit à une remise en forme, et nous aussi par la même occasion.

Anaïs

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dimanche 30 octobre 2011

Bali - 2eme episode

Spécimen de faune étrangère
Nous décidons de partir pour une grande ballade en scooter à travers l'île de Bali. Nous faisons une première halte dans un temple de Denpasar. Des locaux m'abordent pour prendre une photo... pas d'eux, mais de moi ! Toute la famille y passe pour prendre la photo avec moi ! A priori ils ne sont pas habitués aux touristes étrangers ici, alors que nous ne sommes qu'à une vingtaine de kilomètres du centre ultra-touristique de Kuta !

Les rizières de Jatiluwih
Après cette séance photo nous repartons, en direction des montagnes de Bali qui culminent à plus de 3000 mètres. Nous nous frayons un chemin à travers les nids de poule sur des étroites routes de montagne, à travers de magnifiques rizières en étages. A un moment donné nous sommes à court d'essence, et la station service n'en a pas non plus. Des locaux nous guident alors jusqu'à la "station service" la plus proche : il s'agit d'une minuscule échoppe qui aligne des bouteilles d'un litre contenant en fait... de l'essence ! Alors que la température commence à se rafraîchir dans les sommets, nous passons le col à près de 2000 mètres et nous arrivons de l'autre côté des montagnes. Nous regagnons rapidement nos 30°C en redescendant de l'autre côté et nous arrivons à Lovina, petite station touristique tranquille pour amoureux en lune de miel.

L'ascension du Kawah Ijen
Le lendemain nous fonçons vers l'île de Java. Nouvelle séance photo pour moi sur le bac. Java est une île musulmane, et dont les villes n'ont pas la beauté et l'harmonie de celles de Bali. Nous entamons l'ascension du volcan Ijen. La route se rétrécit peu à peu en même temps que les nids de poule s'agrandissent, pour finalement se transformer en mauvaise piste à peine praticable par des 4x4 ! Notre petit scooter de ville n'est pas très adapté à ce genre de terrain. Nous voyons passer les locaux sur leurs motos :"no problem" nous disent-ils tous. Et pourtant, il finit par y avoir un problème : "panache" finissent par commenter les locaux. La bécane surchauffe. Il est temps pour nous de faire une pause et de réfléchir : va-t-on vraiment ramener le scooter en état de marche si on continue ? "No problem", nous répètent inlassablement les locaux. Finalement, après quelques kilomètres nous finissons par retrouver le bitume. Nous ré-enfourchons le scooter : le Kawah Ijen est à nous !

Les porteurs de souffre
Ce volcan est unique : il contient le plus grand lac de souffre au monde. C'est un lac d'un bleu clair comme on n'en voit jamais, bordé par un relief de souffre solidifié jaune. A un endroit, le souffre sort des profondeurs de la terre à +300°C, il est alors rouge et dégage une abondante fumée très toxique. C'est ici que viennent les porteurs de souffre. Les paniers sont alignés au milieu de la fumée, attendant leur chargement devant la fontaine bouillante. Les hommes sont capables de porter entre 50kg et 100kg sur leurs épaules. Ensuite ils doivent grimper un chemin de mule escarpé et vertigineux jusqu'à la crête du volcan, pour ensuite redescendre les 4 kilomètres qui mènent à la route. Le tout sans masque à gaz, bien entendu. C'est un travail absolument surhumain, qui rapporte 6 centimes d'euro par kilo de souffre. Certains "vieux" nous montrent leur cale sur l'épaule droite. La barre reliant les deux paniers a formé avec le temps un creux énorme dans l'épaule, entouré de deux gros bourrelets. Tout cela nous parait insensé et surnaturel. Mais le spectacle plus naturel du lac et du souffre est magnifique. Heureusement nous avions des masques à gaz, nous.

Retour à Bali
Il est temps de rentrer à Bali. Nous retrouvons nos copains voiliers, et nous en profitons pour aller tester l'ambiance connue mondialement des nuits balinaises, à Kuta. Facile : offrez l'open bar avant minuit et vous avez la recette d'une discothèque bondée tous les soirs de la semaine. La population se constitue principalement d'australiens, d'indonésiens à la recherche de bonnes affaires, d'indonésiennes à la recherche de clients, et de jeunes d'autres nationalités en tous genre venus s'amuser dans ces endroits en complet décalage avec le reste de l'île. On en ressort étourdit par le bruit, mais ça valait le coup de voir çà !

Et la suite ?
Le lendemain matin, nous nous démenons avec les autorités locales pour faire nos papiers de sortie, et nous repartons en direction de Singapour. La suite au prochain épisode !

Jean-Baptiste

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mercredi 26 octobre 2011

Bali - 1er épisode

Les boudins volants
En arrivant devant le port de Benoa, nous distinguons de plus en plus nettement une activité intense, un bourdonnement frénétique devant le port. Bienvenue à "Bali resort". Les balinais ne manquent pas d'imagination pour inventer les attractions les plus folles. Finis le scooter des mers ou le ski nautique, tout ça c'est "has been". Ici de gros boudins flottent ou volent en tout sens, entraînés par des bolides à moteur. Les touristes s'accrochent à ces engins, fonçant entre les alignements de bateaux qui s'amassent devant le spot de plongée.

Serangan
Déception en arrivant à Benoa, ce port qu'on nous avait décrit comme "dégueulasse" confirme sa réputation. Marche arrière toute, nous filons à travers les boudins volants et les fous du volant vers la petite baie de Serangan, une petite île reliée à Bali par un pont et abritant un village paisible et coloré.

Code de la route indonésien
Nous louons un scooter car ici c'est le moyen de transport principal. Nous nous retrouvons rapidement au milieu d'une meute hurlante de "bikers". Nous tâchons d'oublier très vite toutes nos idées reçues concernant le code de la route. Ici, il ne faut jamais regarder dans le rétroviseur ni mettre le clignotant, on peut passer au feu rouge et rouler à contresens sur l'autoroute ou n'importe quelle route d'ailleurs, zigzaguer entre les voitures, doubler sur la bande d'arrêt d'urgence, prendre les sens interdits sans un remords, bref presque tout est normal. Et n'oublions pas l'utilisation très intensive du klaxon, bien sûr. Mais que fait la police ? Elle est bien là, mais trop occupée à ramasser les bakchichs aux feux rouges pour veiller au respect des règles. Ou plutôt si, les seules règles locales sont : ne pas être devant la ligne blanche au feu rouge, porter au choix un casque ou bien un bandeau traditionnel autour de la tête, avoir des manches longues, ne pas allumer les phares de jour, ne pas être blanc. Pour pimenter le tout, il y a les poules, chiens, vaches, gamins, scooters qui déboulent au milieu de la route sans se préoccuper de regarder à droite ou à gauche, les travaux non signalés, les nids de poule et autres obstacles les plus divers. Tout cela rend la conduite "exotique".

Ubud
Avec des amis voiliers, nous décidons de visiter Ubud, haut lieu de la culture balinaise et bastion de l'hindouisme en Indonésie. Nous louons une grosse voiture car nous sommes sept. Je me rend compte très vite que la largeur des routes et la disposition des obstacles a plutôt été calculée pour les scooters. L'exercice est périlleux et épuisant, et finalement un joggeur a droit de se faire taper par notre rétroviseur, heureusement il n'a rien.
A Ubud, nous allons voir des singes qui se sont rendus maîtres de temples hindous, puis nous partons visiter les alentours à pied. La culture et la tradition hindouistes sont omniprésents : des offrandes jonchent le trottoir devant chaque boutique ou maison, il y a des décorations traditionnelles partout, fleurs, statues monstrueuses, étendards, maisons et temples. Bientôt nous atteignons les rizières, cultivées depuis des générations comme de petits jardins. On a l'impression d'être dans un musée vivant.

Le temple hindou
Nous passons devant un temple où de nnombreux balinais sont présents en grande tenue de cérémonie. Nous leur demandons si nous pouvons entrer : non, nous n'avons pas le "sareng". Nous allons aussitôt dans le premier commerce du coin pour demander où nous pouvons nous procurer des sareng. Notre hôtesse nous accueille à bras ouverts, sort tous les vêtements de la famille et nous habille tous les sept ! Nous nous présentons aussitôt au temple, et les balinais ébahis nous permettent de pénétrer les lieux sacrés. Nous sommes maintenant au coeur de l'univers balinais, c'est magique.

La suite au prochain épisode !

Jean-Baptiste

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samedi 15 octobre 2011

Selamat pagi !

Cap sur l'Indonésie, direction Kupang, grande ville dans l'est indonésien. Nous partons avec Eagle (autre bateau français) avec peu d'espoir de faire de la voile: la pétole est annoncée pour toute la traversée.
Après 3 jours monotones, nous apercevons les côtes et un énorme wahoo vient se prendre dans notre ligne: il fait 1m30 !! Il est énorme et nous ne nous voyons pas faire un régime poisson de plusieurs semaines. Nous le remettons donc à l'eau après qu'il ait bien pourri le cockpit !

La ville de Kupang n'est pas intéressante en soi: bâtisses délabrées, klaxons incessants, plages dégueulasses... Ici on doit faire nos papiers et il faut les négocier comme au souk. Nous partons donc au plus vite vers l'île Rinja où l'on peut voir les dragons de Komodo.

Nous arrivons au sud de l'île après 2 jours de navigation: beau cadre, belles plages, mouillage très bien protégé.
Le temps de mettre l'ancre, une tortue pointe son nez, les singes courent sur la plage et 2 magnifiques dragons de Komodo sont en train de les chasser. Chic, on met vite l'annexe à l'eau pour aller marcher et voir ça à terre.
Nous approchons de la plage et les dragons ont l'air de vouloir nous accueillir ! On n'ose pas venir sur la plage. On va un peu plus loin, on beache, ils suivent. On se dit "peut-être qu'ils sont habitues aux touristes qui donnent à manger".
Ça a vraiment une gueule de dragon de près, et voyant que l'accueil n'avait pas l'air très chaleureux, on n'a pas voulu attendre voir s'ils crachent du feu, on a détalé sur l'annexe.
Nous nous renseignons après coup sur un bateau voisin (pour touristes). Ils nous disent que les dragons peuvent attaquer et qu'on ne peut pas aller sur les plages ici ! Bref c'est nous qui passons pour les gros touristes dans cette histoire.
Nous décidons d'aller au nord de l'île où des rangers nous emmènent visiter le coin. Au programme buffles, singes et bien-sûr les dragons, avec lesquels nous faisons plus ample connaissance.
Ce sont des animaux dangereux car tout être vivant est une proie potentielle, peu importe la taille puisque qu'ils mangent les buffles. Ils tuent en mordant leur proie qui mourra soit par perte de sang (leurs dents s'apparentent à celles des requins), soit à cause d'une bactérie qu'ils diffusent lors de la morsure qui fera tomber sa proie au bout d'une semaine. Tout est comestible pour lui, y compris les os (les restes d'un touriste suisse disparu n'ont été qu'une montre et un appareil photo). Bref, on faisait pas vraiment les fiers en pensant que la veille nous nous étions approchés un peu trop près !
Mis à part les animaux, l'île est très belle, moitié forêt, moitié savane avec quelques palmiers qui nous font de l'ombre de temps à autre. La mangrove habite les côtes et le Brise de mai est tranquillement ancré au milieu d'une petite baie dont la paisibilité n'est troublée que par les quelques bateaux à touristes qui passent.
Mais voilà qu'il nous faut déjà repartir, Bali nous attend, 2 jours de nav'

Anaïs

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jeudi 29 septembre 2011

Australie : premiers bords dans l'Océan Indien

Après de multiples rebondissements, nous décidons de poursuivre le voyage. Nous mettons donc cap vers le nord, et tout de suite les alizés nous font sentir que nous avons raison : nous sommes poussés par 30 nœuds à la sortie de Cairns. Entre Cairns et la pointe nord de l'Australie, nous allons faire presque 1000 kilomètres à l'intérieur de la Grande Barrière de Corail ! Le plus grand danger étant les nombreux cargos, nous ouvrons l'œil jour et nuit.
Le lendemain de notre départ, nous faisons une halte à Lizard Island. C'est ici que le capitaine James Cook est passé au 18ème siècle. Le mouillage est bondé, 27 voiliers ! Mais il faut dire que l'île est très belle, avec les couleurs bleu turquoise de ses lagons. Nous montons au sommet de l'île pour avoir un panorama sur l'île et la Grande Barrière. De gros lézards (presque 1 mètre de long) nous donnent un avant-goût du dragon de Komodo. Au retour nous osons nous baigner ! Résumons les principaux dangers :
- les crocodiles : mais nous sommes au large, loin de toute mangrove
- les requins : mais nous sommes à l'intérieur de la Grande Barrière, dans une baie peu profonde et protégée
- les méduses mortelles : elles ne pullulent que lorsque l'eau est au-dessus de 26°C, mais ici elle est fraîche à 21°C.
Cette escale est également la dernière que nous ferons dans l'Océan Pacifique. Deux jours plus tard, nous passons le Cape York et le Détroit de Torres, qui marque la frontière avec l'Océan Indien. Une étape importante pour nous, après 9 mois passés dans l'Océan Pacifique.
Notre première escale dans l'Océan Indien est Red Island, où se trouve une communauté aborigène. Crocos garantis, à priori les gamins se baignent quand même. On n'est pas à un ou deux près !
Notre traversée vers Darwin peut se définir en un seul mot : calme. Très peu de vent, à tel point que pour la première fois nous laissons le spi toute la nuit. Le nouveau moteur nous fait quelques frayeurs (le voyant d'huile qui s'allume), ravivant des angoisses récentes, mais finalement nous trouvons la cause du problème. Un souci en moins ! La côte nord de l'Australie est... immense et vide. La cote n'est pourtant pas rectiligne, mais les paysages sont plats et dénudés, presque désertiques. La mer est plate, extrêmement vaseuse et poissonneuse. Nous voyons des dizaines de bancs sauter de toutes parts (des thons rouges notamment). Nous ne pêchons pas car nous avons le tazard de 10kg en stock, que nous n'arrivons pas à finir.
En arrivant vers Darwin, les courants sont très forts, 5 nœuds. Nous devons donc mettre l'ancre quelques heures avant d'entrer dans la grande baie, ce qui ne pose pas de problème car ici les fonds sont très faibles, ce qui fait penser à la baie du Mont-Saint-Michel, sans le Mont-Saint-Michel.
Darwin est une grande ville aseptisée, ultra-moderne, sans bruits, sans cohue. Les paysages n'ont rien de particulier. Tout est bien net et propre. Les rares mendiants sont tous aborigènes. On nous vend des Crocodiles Tours à tous les coins de rue. Comme on ne peut pas se baigner dans la mer, il faut aller dans une piscine à vagues remplie à craquer de monde. Bref une bonne escale technique, mais nous n'allons pas rester longtemps. Dès le lendemain nous remettons les voiles... ou plutôt le moteur, vers l'Indonésie.
Jean-Baptiste
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mercredi 21 septembre 2011

Welcome in Kangooland !

Après une revue minutieuse du bateau par les autorités australiennes, nous pouvons enfin mettre le pied à terre et découvrir la ville de Cairns.
Nous sommes abasourdis dans ce « Miami » australien. Enorme marina, piscine publique gratuite en centre ville bordée de sable, barbecues à disposition de celui qui veut se faire une grillade, restaurants et pubs à perte de vue, grands immeubles côtiers blancs, jupes et shorts au raz des fesses et la zumba publique pour tous dans le parc. Le paradis du touriste, et il y fait bon vivre. Mais c'est aussi un total paradoxe avec tout ce qu'on a vu dans le Pacifique !

Impossible de faire une escale en Australie sans voir la faune locale ! Nous pouvons les voir dans les zoos, les champs longeant les routes, les zones industrielles, les plages... Bien que les oiseaux en tous genres sont les plus répandus, nous avons également vu koalas, kangourous, émeus et crocodiles. Nous avons même pu nourrir les kangourous avec ce qui doit être une de leur friandise au point qu'ils nous arrachaient le paquet des mains.

Nous profitons de la Coupe du monde de rugby pour découvrir les pubs et des soirées australiennes. L'ambiance y est très bonne, mais prenez garde, sans « ID » personne n'entre ! Bien qu'aucun de nous 6 (2 voiliers nous accompagnaient) n'avons vraiment une tête d'adolescent !

Mais voilà, il faut maintenant passer au choses sérieuses et bosser un peu : occupons nous du moteur ! La question est "comment sortir un moteur et le remplacer par un nouveau avec nos petits bras sachant que chacun pèse 260kg" ?
Le capitaine a plus d'une idée dans son sac. Nous passons 2 bouts sortants du haut du mat autour du moteur et me voilà à mettre toute ma force dans la manivelle de winch pendant que Jean-Baptiste soulève le moteur pour alléger la besogne. Doucement mais sûrement, nous sortons l'ancien moteur et le remplaçons par le nouveau. Viennent ensuite des heures de travail pour Jean-Baptiste à installer les branchements tuyaux, etc...

Après 4 jours à courir, enfin nous démarrons le nouveau moteur et pouvons espérer partir pour de nouveaux horizons. Cap vers le nord, à nous la barrière de corail ! Mais attention aux crocodiles dans le coin, nous ouvrons l'œil !

Anaïs

NB : Petit warning concernant les animaux du coin

Les crocodiles sont nombreux, ils n'ont pas peur des humains puisqu'ils sont protégés et n'ont pas été fusillés depuis 20 ans. Cependant, si certaines règles sont suivies, ils ne vous poseront aucun problème.
NE PAS avoir de routine, comme pisser par dessus bord à la même heure chaque matin
NE PAS les nourrir ou jeter vos ordures par dessus bord
NE PAS nettoyer de poisson à bord et jeter les viscères par dessus bord, emportez les bien loin de votre bateau pour vous en débarrasser
NE PAS laisser votre annexe traîner dans l'eau, surtout de nuit. Surélevez-la. Les crocodiles semblent avoir un coup de foudre avec les moteur hors-bord et les bateaux pneumatiques. Plus d'un bateau s'est retrouvé avec le tout noyé dans l'eau au petit matin.
Balayez le plan d'eau d'une torche et vous verrez une quantité de petits points rouges. Ce ne sont pas des balises mais les yeux des crocodiles. Ils surveilleront un bon moment avant d'entreprendre quoi que ce soit, et certains ont même attaqué des annexes ou encore ont sauté à l'arrière des bateaux.
Certaines idées reçues disent que les crocodiles ne peuvent ni courir, ni sauter. Croyez cela et vous ferez un bon dîner. Ils peuvent très bien sauter et courir à 40km/h. Le pouvez vous ?
En règle générale, si il y a de la mangrove, il y a des crocodiles. Ce n'est pas parce que vous ne les voyez pas qu'ils ne sont pas là.

Voilà, on aura été prévenus. Je crois qu'on va pas trop traîner dans cette zone !

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vendredi 16 septembre 2011

Notre voyage en images

Et voila, les tres attendues videos de notre voyage !
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/D%c3%a9part%20de%20France.wmv
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/Senegal.wmv
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/Traversee%20de%20l'Atlantique.wmv
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/Br%c3%a9sil.wmv
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/Argentine.wmv
http://provoc.gilouweb.com/jbanais/Antarctique.wmv

La suite viendra plus tard.

Nous avons installe notre nouveau moteur, nous repartons vers le nord puis l Indonesie. Nous enverrons nnouveau message plus tard.

Jean Baptiste

vendredi 9 septembre 2011

La mer de corail

Nous préparons rapidement le bateau et les derniers papiers afin de pouvoir partir au plus vite pour Cairns, en Australie.
Sept petits jours nous éloignent de la ville touristique australienne, mais alors qu'un de nos voisins voilier nous pousse à l'aide de son annexe à l'extérieur de la passe, nous sommes loin d'imaginer les surprises que nous réserve cette traversée.

Jour 1 : nous commençons avec une petite brise qui nous éloigne tranquillement des îles Salomon. Alors que la météo annonçait de tout petits vents, le Brise de Mai file tout de même à bonne allure. On est donc agréablement surpris.

Jour 2 : Rapidement, le vent faiblit et nous sommes contents quand nous faisons une pointe à 3 noeuds. Puis le vent disparaît : les voiles claquent, le bateau se balance au gré des vagues résiduelles, les bulles avancent très lentement le long de la coque. Le Brise de mai se mettra même à reculer pendant la nuit. Nous regrettons amèrement notre moteur.
Bilan de ces 24 heures : 43 miles, une bonne quinzaine de parties de Rummikub, une chaleur suffocante et surtout la patience qui s'envole.

Jour 3 : Le vent revient ! Chic ! Un bon vent de travers qui va nous permettre de bien avancer.
Aïe, on a oublié de faire les fonds de cale avant de partir ; ce sera donc bain de pied le cuistot ! (recette : eau de mer, liquide de refroidissement, résidu d'huile de moteur et assaisonnements divers).
Le vent continue à forcir jusque 30 nœuds et le Brise de Mai se fraye un chemin entre les creux de 4 mètres. Impossible de rester dehors sans se prendre une douche à l'eau de mer !
Bilan des 24h : 142 miles ce qui correspond à la distance parcourue durant les 48h précédentes.

Jour 4 : Le vent ne se calme pas. Nous enregistrons jusque 35 nœuds établis dans la nuit. Nous réduisons les voiles au maximum et le Brise de Mai s'en sort plutôt bien.
Mais le vent finit par se calmer. Nous pouvons maintenant sortir 5 minutes la tête du bateau sans se faire mouiller, le tout étant de choisir les bonnes « 5 minutes ».
D'un coup, Jean-Baptiste regarde à bâbord : un énorme cargo est à 300m du bateau, en pleine route de collision avec nous. On met un coup de barre pour l'éviter. Il ne nous a apparemment pas vus. Après cette petite frayeur, on ouvre l'œil.

Jour 5 : Bahm ! Notre éolienne se fracasse à l'arrière du Brise de Mai. Les pales volent en éclat. Son socle s'est tout simplement dessoudé du portique. Pas de blessé, mais la journée commence bien !
Le vent nous laisse un peu de repos, mais je tombe malade, et Jean-Baptiste se retrouve à jouer au docteur en retournant toute notre pharmacie. Après 3 essais, on trouve enfin le remède miracle.
Quatre compagnons s'invitent à bord : long bec, plumes blanches et noires, yeux encerclés de bleu turquoise, ils ont l'air d'apprécier les panneaux solaires, et on apprécie leurs belles traces blanches en souvenir.

Jour 6 : Ça y est, le vent s'est réellement calmé, les vagues s'aplatissent et le Brise de Mai avance à bonne allure. L'arrivée n'est plus si loin, mais ma patience n'est plus là. Je rêve toute la journée de la bonne douche, des draps et vêtements secs et propres, une nuit paisible, un resto et pourquoi pas l'accompagner avec une bonne bière fraîche...

Jour 7 : Les dauphins ! 3 colonies nous rejoignent, et certains de ces dauphins sont énormes ! La tête ronde, ils ont autant l'apparence de dauphins que d'orques. Ils sont bien 40, toutes tailles confondues, à jouer autour de nous. A l'intérieur du bateau, c'est un véritable concert de couinements que nous entendons.
Au petit matin, nous apercevons enfin le relief australien. Il nous faut maintenant bien négocier l'arrivée et ancrer à la voile. Les vents nous aident et nous posons l'ancre devant la ville. Il est temps pour nous de se reposer.

Anaïs

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mardi 30 août 2011

Changement de cap

Clac, Clac, Clac... Le moteur cliquette juste avant notre arrivée à Munda, sur les Iles Salomon. Nous mobilisons des mécaniciens sur place, pour établir un diagnostic : le moteur a surchauffé, le climat local ne lui a pas plu. Les mécaniciens locaux nous assurent qu'ils vont tout faire pour le réparer. Je vais ensuite à Noro avec la pièce cassée, pour tenter de la réparer, et je tombe finalement sur Glen, un ingénieur australien, "le" spécialiste en la matière. Ses premiers mots (avant "Hello") sont : "Throw it in the water" (Jette le à l'eau). Je lui dit : "Why ???" "Your engine is dead, you can throw it in the water." Le couperet est tombé !
Heureusement nous avions déjà envisagé de nous arrêter en Australie. Nous avons donc immédiatement établi un "plan de retrait" vers Cairns, dans le nord-est australien. Nous partirons là-bas à la voile dans quelques jours, pour installer un nouveau moteur. C'est donc là que notre voyage autour du monde va s'arrêter. C'est la vie, c'était notre destin, comme on dit ! Le Brise de Mai change de cap, de nouvelles aventures commencent pour nous !

Jean-Baptiste

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dimanche 28 août 2011

Iles Salomon

Bang  !! la piste semble être devenue un chemin de terre mal aplani, l'avion décolle.
Nous sommes à Singapour destination Brisbane.
Une heure plus tard nous atterrissons … à Singapour, pneu éclaté, apparemment une barre de fer sur la piste. Le pilote a dû vider ses réserves de kérosène avant de pouvoir retrouver la terre ferme. Atterrissage parfait, camions de pompiers, voitures de police en grand nombre sont là pour nous accueillir dans une atmosphère de très forte odeur de caoutchouc brûlé. Le lendemain nous bataillons ferme pour trouver de nouveaux avions pour aller au bout de notre périple : Honiara, capitale des Iles Salomon, de l'autre côté de la terre !
Petite consolation nous aurons le droit à une visite en car de Singapour, ville surprenante par sa modernité, ses audaces architecturales et sa propreté.
Avec seulement une journée de retard, nous voici à l'aéroport international d'Honiara, sorte de grand baraquement où nous passons rapidement la douane. Autre cadre, autre vie, il fait très chaud.
Après quelques emplettes au marché local, avec ses odeurs fortes qui n'est pas sans nous rappeler les souks marocains nous voici partis à la découverte des îles, le vent nous fait défaut, c'est habituel ici, nous sommes tout près de l'équateur. C'est un vrai labyrinthe d'îles où le moindre rocher est recouvert d'une végétation luxuriante, si bien que l'on croit voir des bouquets d'arbres plantés directement dans la mer. Le climat est très chaud, il pleut régulièrement, : tout pousse, de nombreux arbres sont colonisés par toutes sortes de plantes. Premiers contacts avec les habitants des Salomons : ils vivent de pêche, de récoltes, ils n'ont pas l'air d'avoir l'habitude de voir des étrangers et gardent une certaine distance, mais à chaque mouillage, des pirogues taillées directement dans des troncs approchent timidement pour nous saluer et nous proposer de menues marchandises, artisanat, légumes, crabes, que l'on troque ou paye contre du sucre, du riz, T shirt et autres....
Dans les villages nous avons du succès car il y a peu de tourisme. Seuls de rares voiliers de passage, comme nous. Nous sommes accueillis par les enfants du village, certains terrorisés, d'autres qui rigolent bien fort.
La faune maritime est magnifiquement colorée de riches coraux, des poissons multicolores, parfois des requins. Depuis que nous savons qu'il y a des crocodiles nous sommes terrorisés... mais il paraît qu'ils ne mangent pas ceux qui n'ont rien à se reprocher !! Risquons nous quelque chose ?

Eric et Marie

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dimanche 14 août 2011

Tankyu tumas VANUATU

J'ai rejoint le Brise de Mai à Port Vila au Vanuatu. La ville ressemble plus à une toute petite cité balnéaire plutot qu'à une capitale. Les bâtiments y sont récents mais les gens très accueillants. La disparité entre le côté touristique et le côté habitant du Vanuatu y est effarante. D'un côté le club med de l'autre une cité construite en bois et en tôle avec un ramassage des ordures existantes. Un supermarché nous permet de réaliser l'approvisionnement et trois caddies plus tard le Brise de Mai est pret pour sa navigation. Première rencontre avec un habitant local qui nous fait visiter son village (face à Port Vila) et nous fait goûter à la spécialité locale le "Kava". Une sorte de jus de racine à effet "euphorisant" et à vocation conviviale. L'alcool ne semble pas très répandu et le kava semble remplacer la bière pour l'apéro du soir. Visite du marché où nous mangeons avec les locaux au milieu d'une cantine collective un ragoût exotique (proche de bougna pour ceux qui connaissent). Fruits en tous genre, cacahouètes, patate douce, fruit de mer et poisson sont présents sur les étals. Une certaine evervescence est palpable nous sommes tombés dans les quelques jours de leur fête nationnal. Pour info, le Vanuatu a gagné son independance il y a 20 ans seulement et les gens semblent très attachés à leur fête nationnale. Nous assistons à leur défilé dans la plus grande rue de Port Vila, les militaires en premier suit ensuite une foule de locaux habillés et maquillés en costume traditionnel. L'ambiance y est bon enfant et très détendue.


Notre escale suivante est Ambrym, une île avec un volcan en activité. Nous partons avec un guide du village pour une randonnée d'une journée et au bout de deux essais (la première tentative s'étant soldé par un échec à cause de pluie diluvienne), nous arrivons en haut du volcan. La vue y est magnifique et le spectacle de cette lave bouillonante y est exceptionel. Nous nous balladons dans les villages avoisinants ou nous assistons aux dernières festivités de la fête nationnale, au programme match de foot et volley ball pour une compétition entre village. Fait rigolo, certains joueurs partagent une paire de chaussure de foot pour deux. Nous y restons toute l'après-midi ou nous discutons avec un peu tous le monde. Les gamins semblent un peu curieux de notre couleur de peau mais nous sommes toujours accueillis avec sympathie et gentillesse. Le stress doit être réellement banni dans cette partie du monde.

Nous profitons de l'escale suivante pour faire un peu de plongée en apnée. Une faune et une flore aquatique des plus paradisiaques nous accueillent (poissons multicolores, barrière de corail).

Nous nous arrêtons dans une petite crique sympa. Visite du village et rencontre avec le chef de village. Il nous propose de manger avec eux, nous acceptons et oh surprise! Nous nous retrouvons avec quelques etrangers servis comme au restaurant par les locaux. A l'arrivée d'un petit ferry nous comprenons que ce village s'est totalement acclimaté au tourisme de masse. Nous fuyons cette ile et esperons retrouver des habitants made in Vanuatu veritas.

Une navigation plutot difficile (creux de vague de 4 mètre et vent de 30 à 35 noeuds) nous oblige à être au mouillage pour deux jours. Rencontre avec les locaux d'un petit village avec des gens toujours adorables. Le chef du village parle francais et viens nous offrir le kava sur le bateau. Le troc nous permet d'échanger de la farine et des claquettes contre des fruits à maturité : papaye, fruits de la passion, pamplemousses et bananes. La viande semble être une denrée rarissime mais les fruits sont partout.

La dernière étape avant les îles Salomon est Sola, nous n'y restons qu'une journée l'histoire de faire tamponner les passeports et de régler les derniers préparatifs avant une navigation de 4 jours pour atteindre les îles Salomon.

La navigation jusqu'au îles Salomon a été des plus calme, nous partons avec 20 à 15 noeuds de vent et nous finissons dans la pétole. Nous en profitons pour pêcher à la traine et en deux jours nous faisons deux petits thons rouges 4/5 Kg pour le premier et 10 Kg pour le second. Nous arrivons aux iles Salomon le vendredi soir, et le lendemain rencontre avec quelques français qui nous donnent les quelques tuyaux nécessaires pour s'orienter dans cette ville très active. Une circulation omniprésente et un flux de personne en mouvement nous rappelle que nous sommes bien dans une capitale.
Bonjour les iles Salomon et au revoir le Vanuatu.
Cédric

lundi 25 juillet 2011

Escale de Nouvelle Caledonie

Nous faisons une première escale à Mare, une petite île à l'est de la Nouvelle Calédonie. Brise de Mai aura enfin le droit de se reposer dans une petite crique sauvage et paradisiaque. Eau turquoise et plages de sable fin habillent les côtes ouest de cette île, avec à notre grand bonheur de magnifiques coquillages à ramasser.
Mais pas le temps de trop traîner, il nous faut aller vers Grande Terre, l'île principale de la Nouvelle Calédonie qui fait 400 km de long. Le mauvais temps à l'arrivée nous pousse à foncer directement jusque Nouméa. Cette ville est la plus grande que nous visitons du Pacifique, et elle nous donne une impression de quiétude. Très européenne, elle est installée sur une péninsule vallonnée et entourée de plusieurs baies, où un nombre impressionnant de voiliers sont mouillés.
Mais le parcours des rayons du supermarché va vite nous démoraliser. Les prix sont exorbitants, y compris pour les produits locaux. Nous repartons tout de même avec quelques camemberts et paquets d'emmental râpé pour remonter le moral !
Nous décidons de visiter l'île par les terres, mais en quittant le bateau, notre voisin nous déconseille de partir. Des vents du large vont souffler, ce qui n'est pas bon pour la sécurité de Brise de Mai.
Il nous en faut pas beaucoup plus pour décider de profiter de ces vents pour faire route au Vanuatu. Nous visitons tout de même quelques mouillages avant de quitter Grande Terre qui nous permettent de découvrir les montagnes de terre rouge du sud et leur flore endémique.

Après 2 jours et 2 nuits en mer, nous sommes maintenant au Vanuatu, ancienne colonie franco-anglaise dans laquelle de nombreuses coutumes ancestrales sont encore pratiquées par les tribus, que nous allons découvrir dans les prochains jours.

Anaïs

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jeudi 14 juillet 2011

Arrivee en Nouvelle Caledonie - Prochaines étapes de notre voyage

Nous voici arrivés en Nouvelle-Calédonie ! Durant cette traversée un peu trop tranquille et longuette, pour cause de vent faible, nous avons contourné les Fidji par le sud (on ne peut pas tout voir), et nous avons changé d'hémisphère, passant le 180°W, et quittant la moitié ouest de cette planète pour sa partie est. Nous n'avons pas vu la ligne, on a du passer entre les pointillés comme d'habitude.
Une bonne nouvelle : notre ligne de pêche gros calibre a rapporté son premier poisson ! D'une espèce non identifié, il devait bien peser 4 ou 5 kilos sans la tête. Mais les photos seront plus parlantes ! En tout cas, ca nous a fait un festin pour deux. Nous espérons que ce poisson ne sera que le premier d'une longue liste.
Le soleil ne nous a laissé aucun répit pendant toute cette traversée, mais nous sommes redescendus un peu vers le sud et nous avons senti, surtout la nuit, le thermomètre redescendre progressivement (c'est l'hiver austral).

Cette arrivée en Nouvelle-Calédonie nous mène à la partie occidentale du grand océan Pacifique, et on s'en rend bien compte en regardant la carte du monde. Cela nous donne l'occasion de vous rappeler nos prochaines échéances, dictéees par les saisons. Comme toujours, nous accueillons volontiers des passagers ou équipiers, donc contactez-nous !

Noumea - Nouvelle Caledonie : 25 juillet
Honaria - Iles Salomon : 14 aout
Gizo - Iles Salomon : 27 aout
Louisiade - Papouasie : 1/11 septembre
Port Moresby - Papouasie : 17 septembre
Bali - Indonesie : 5/10 octobre
Ile Maurice : 12/17 novembre
La Réunion : 19/26 novembre
Durban - Afrique du Sud : 10 décembre
Le Cap - Afrique du Sud : 25 décembre / 15 janvier 2012
Traversée du Cap vers les Antilles (par Sainte-Hélène) : mi-janvier à fin mars 2012

Ces dates et ces lieux nous paraissent encore lointains !


Jean-Baptiste

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vendredi 8 juillet 2011

Alu a Tonga

Le Royaume de Tonga est un tout petit état indépendant du Pacifique : la quasi-totalité de la population sont des serfs, et la terre appartient à une douzaine de familles nobles. C'est moyenâgeux sur le papier, mais finalement le niveau de vie est relativement bon, et les gens sont presque toujours souriants. Le code vestimentaire est traditionnel et très strict. Les hommes portent généralement une robe, la couleur ayant souvent une signification. Ceux qui se baladent torse nu seront condamnés à une amende ! Nous ne visiterons qu'une partie de ce pays : l'archipel de Vava'u, un labyrinthe d'îlots biscornus, assez plats et recouverts de forêt verdoyante. Les plus hauts sommets sont les grandes falaises de la côte ouest, qui font environ 200 mètres de hauteur. La seule ville est Neiafu, avec environ 10000 habitants, et il y a quelques petits villages sur les autres îles.
Une surprise de taille pour nous : la baie très protégée de Neiafu abrite plus d'une cinquantaine de voiliers ! En réalité nous pouvons les scinder en deux catégories : les voiliers de location, très nombreux du fait de la proximité de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, et les vagabonds des mers ou rentiers richissimes qui viennent se dorer la pilule au soleil. Ces derniers passent leur temps à bord de leurs énormes catamarans tout confort ou de leurs voiliers démesurés, passant leurs années dans les îles tranquilles du Pacifique, changeant seulement d'île en île de temps en temps en fonction des saisons des cyclones. Les vagabonds des mers quant à eux rêvent de voir le monde entier, travaillant par ci par là pour surtout, surtout, ne jamais devoir rentrer. Nous sommes invités d'un bateau à l'autre, vagabonds des mers ou voiliers de luxe. Nous avons même bu le café sur un voilier de 70 pieds, et mangé des pizzas sur un énorme catamaran ! Nous sommes des extraterrestres ici : "Comment ? Le tour du monde en 2 ans ? Mais vous êtes fous, moi çà fait 9 ans et je n'ai pas terminé la boucle !" ou bien : "Nous on est parti il y a 5 ans, et nous sommes toujours ici !". Rencontres nombreuses et diverses avec des personnages qui sont parfois des curiosités !
Nous zigzaguons quelques temps dans les îlots du Vava'u, le temps de casser deux lignes de pêche (nous avions acheté du 80kg a Tahiti, mais ici on nous a conseillé du 300kg...), de faire du troc dans un village, d'explorer une grotte, de faire un peu de plongée et de ramasser quelques coquillages, de revenir à Neiafu, de monter sur une colline pour avoir un point de vue, d'assister à la messe du dimanche, de parcourir le marché d'artisanat et le marché tout court, de faire escale quelques fois dans la buvette locale, remplie d'expatriés australiens ou néo-zélandais. Bref, une escale tranquille.
En repartant, le douanier, qui est désormais comme un ami pour nous, nous dit que 10 jours dans son pays, ce n'est pas beaucoup. Mais nous lui expliquons que nous devons continuer : les saisons n'attendent pas, et de plus nous sommes attendus à Nouméa.
'Alu a Tonga !

Jean-Baptiste

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mercredi 29 juin 2011

Course avec les baleines

Nous quittons la Polynésie Française, et nous sommes déjà nostalgiques ! Mais il faut continuer : au menu, une traversée de 1260 milles vers le Royaume de Tonga. Nous suivons le rythme des alizés, douce petite brise qui devient jolie brise le lendemain, puis forte brise sportive, nous poussant de plus en plus vite : 144 milles, 153 milles, 158 milles... Le soleil n'est pas trop timide, quelques cumulus nous donnent des grains, bref tout va bien.
Tout à coup, une vague bizarre, très bizarre ! Un rouleau plus grand que les autres ? Non, c'est une baleine qui surgit juste à côté de nous et nous arrose de son souffle ! Ce sont en fait deux baleines et un baleineau, qui vont nous suivre nuit et jour pendant 3 jours ! Elles jouent avec le bateau, arrivant par le côté, passant juste en dessous de la quille et réapparaissant de l'autre côté, ou se plaçant juste devant le bateau. Comme le bateau surfe sur les vagues à grande vitesse, et que notre direction n'est pas très stable, nous rattrapons parfois la baleine qui doit alors remuer son énorme queue à quelques mètres de nous pour s'éloigner ! On a parfois bien peur qu'elles nous envoient valser ! Mais il n'y a aucun incident à déplorer. Elles ont même évité notre ligne de pêche et notre hydrogénérateur qui traînent derrière. Au bout de 3 jours, finalement nous sommes trop lents pour les baleines, qui poursuivent leur chemin sans nous attendre.
Entre-temps, nous croisons deux voiliers, ou peut-être deux fois le même, et un avion de l'armée néo-zélandaise qui nous a rasé avant de nous demander de nous identifier par VHF (en effet nous passons près de 2 petites îles appartenant à la Nouvelle-Zélande). Que de compagnie !
Nous avons eu une météo excellente pendant 8 jours, mais avons été moins bien accueillis pour la dernière demi journée, avec le passage d'un front et un grain qui nous a couché à 50 noeuds, alors que nous étions toutes voiles dehors ! On s'en est sorti complètement trempés jusqu'aux os. Finalement nous sommes arrivés 5 minutes avant la nuit noire à Tonga, fatigués de notre dernière journée mais bien contents de cette belle traversée. 1260 milles en 8 jours, pas mal !
Une dernière surprise nous attend cependant à l'arrivée : en effet, il nous manque un papier pour la douane. Le douanier nous dit qu'il nous donne 1 jour, ensuite il faudra retourner à Tahiti chercher le papier ! Finalement, nous réussissons à arranger notre problème et le lendemain, c'est bon, nous sommes admis dans le Royaume de Tonga.

Jean-Baptiste

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lundi 20 juin 2011

Parau api no Bora Bora e Maupiti

Bora Bora ! Un nom qui fait rêver, une destination idyllique pour les p'tits couples en voyage de noces. Une île qui parait déja mystérieuse et magnifique vue du large avec ses reliefs inégaux.
Nous arrivons après une petite nav' tranquille dans le lagon de Bora Bora, nous nous amarrons à une bouée du Yacht Club et partons à pieds à la découverte de l'île. Nous décidons de nous attaquer au sommet de l'île. Par 4 fois nous nous perdons alors que nous n'avons pas encore monté 100m. Puis Jean-Baptiste trouve le petit chemin bien caché et l'ascension commence. Nous arrivons à un col avec un joli petit point de vue sur le lagon et poursuivons par un autre chemin qui doit nous amener en haut de la montagne. Là encore, nous nous perdons un bon nombre de fois, pour enfin finir plantés face à une falaise à escalader (mais de la vraie escalade) avec un nombre incroyable de moustiques qui nous attaquent (ou plutôt qui m'attaquent, puisqu'ils ont toujours tendance à me préférer). Bref, est-ce la falaise ou les moustiques ou les 2 ? nous finissons par faire demi-tour et nous contenterons de la petite vue du col.
Nous continuons notre visite par la pointe sud, Matira, "le coin à touristes". Très belle plage de sable blanc, eau bleue translucide, petite pause apaisante et... mais où sont tous ces touristes dont on nous a tant parlé?
En regardant bien, nous voyons plusieurs hôtels de luxe fermés et laissés à l'abandon. Le Bora Bora hôtel, l'un des plus luxueux il y a 10 ans en fait partie. "En rénovation" nous dit le gardien, mais pas un seul ouvrier ni échafaudage. Juste des huttes qui se dégradent. Des français qui travaillent ici nous expliqueront que Bora Bora a perdu 100.000 touristes annuels ces 10 dernières années.
Où est donc passé alors la mythique Bora Bora? Nous sommes contents de ne pas nous battre pour un carré de serviette mais ces bâtiments vides laissent comme un sentiment de tristesse.

Au mouillage, nous sommes une dizaine de voiliers. Nous rencontrons Blue Heron, un voilier américain que l'on a croisé plusieurs fois depuis l'île de Paques et qui compte poursuivre une route proche de la nôtre jusqu'aux Caraibes avec les mêmes dates. Un nouveau compagnon pour un bout de chemin !

Nous partons découvrir le lagon avec le Brise de Mai et mettons l'ancre devant le motu Tapu, petit îlot isolé avec des eaux pleines de dégradés turquoise et à nous tous seuls. Parfait ! Nous explorons les fonds et profitons des plages de ce petit motu si calme et beau à la fois. Nous apprendrons ensuite que ce motu est privé et appartient au Hilton. La classe !

Une fenêtre météo pour partir aux îles Tonga s'annonce pour samedi. Il faut donc partir pour avoir le temps de visiter notre dernière escale polynésienne, Maupiti. 25 milles de moteur et nous approchons la passe d'entrée du lagon, mais nous ne voyons pas de passage. Il y a bien des balises mais il y a aussi des énormes rouleaux ! Nous continuons d'avancer et voyons enfin un petit passage entre les déferlantes. Nous avalons notre salive et avançons délicatement entre les rouleaux de 5m. Les pirogues et pêcheurs présents nous regardent, le coin est réputé pour les naufrages. Mais nous voilà finalement dans ce lagon d'eau claire avec au centre l'île de Maupiti surplombée par les falaises de 300m.
L'île est très paisible, avec son petit village aux habitants chaleureux et souriants, ses falaises qui invitent à la contemplation et sa petite plage de sable blanc. Nous apercevons autour de l'île quelques raies mantas qui s'enfuient à l'approche du bruit de l'annexe. Nos soirées sont bercées par les chants de la chorale qui répète devant la mairie chaque soir, puis sont ensuite rythmées par les percussions d'un groupe de villageois qui jouent pour les danseuses tahitiennes qui répètent La danse de la Vahine.

Nous escaladons la falaise où la vue sur le lagon est magnifique. De là haut, nous voyons très bien les différentes couleurs que créent le corail et la variation des fonds. Nous sentons une petite brise. C'est le vent d'est qui approche pour nous pousser bientôt vers de nouveaux horizons. Destination: les îles Tonga.

Anaïs

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mardi 14 juin 2011

Ia maita'i to oe tere

Nous découvrons successivement les îles de l'archipel de la Société : d'abord Moorea, la petite soeur de Tahiti. C'est l'escale de rêve telle qu'on se la représente : nous mouillons dans la baie de Cook, au pied des pics vertigineux. Nous en prenons plein les yeux. Nous allons ensuite dans la baie d'à côté, juste devant la plage. Nous jetons l'ancre dans une eau bleu turquoise, nous allons sur la plage, masques et tubas en poche. Heureusement, pas de requins ici.

Nous partons pour une nav' de nuit, et comme nous ne sommes plus que deux à bord nous devrons économiser nos heures de sommeil. Finalement, la nuit se passe pas trop mal, même si nous sommes un peu ballotés par un orage, pendant le quart d'Anaïs bien sûr ! Nous arrivons dans les îles Sous le Vent, et Huahine en est la première île. Contrairement à Moorea, proche de Tahiti et donc un peu surpeuplée, Huahine ne compte que 5000 habitants et presque pas de tourisme. C'est plutôt la jungle ici, avec seulement une route qui fait le tour. La météo est un peu moins de la partie, avec pas mal de nuages pluvieux et de vent qui nous découragent d'explorer l'intérieur de l'île.

Tahaa est notre escale suivante : elle est surnommée l'île de la vanille, car elle produit 80% de la vanille polynésienne. Cette île a une jumelle plus grosse et plus peuplée, Raiatea, qui fait partie du même lagon. Nous franchissons la passe d'entrée. Tahaa est en forme de cercle, mais un espèce de fjord la traverse jusqu'à son centre. Il parait que c'est un abri sûr en cas d'ouragan ! Nous n'attendons pas d'ouragan, mais nous y allons quand même car ainsi nous serons au centre de l'île pour mieux l'explorer. Nous traversons une partie des montagnes pour atteindre un beau point de vue. C'est le paradis du fruit : bananes et papayes poussent en quantité industrielle dans la montagne. Nous trouvons aussi des litchis, des fruits de la passion, des pamplemousses. Malheureusement pas de citrons. Des locaux que nous croisons veulent nous donner encore plus de litchis. Mon dos commence à peser lourd ! Nous voyons des cultures de vanille, mais sous abri cadenassé ! Sa culture est compliquée et demande la main de l'homme. Nous redescendons ensuite vers Patio, de l'autre côté de la montagne, et faisons du stop pour rentrer au bateau. Le lendemain, nous nous prévoyons un agenda de ministre : nous partons à 7h00 pour un "motu" à l'ouest de Tahaa. Un motu, c'est une île formée par la barrière de corail, sur les bords de l'atoll. Seuls quelques cocotiers y poussent, ainsi que les cahutes touristiques "carte postale". En effet on nous a parlé d'un endroit appelé les "jardins de corail". Nous allons donc explorer cet endroit. Il s'agit d'une vaste étendue d'eau très peu profonde, une sorte de labyrinthe de corail parmi lequel nous devons trouver notre chemin à la nage, tout en explorant les fonds. Des multitudes de poissons se cachent, nous suivent ou viennent nous voir. Des gens que nous rencontrons là nous donnent un bout de pain : d'un coup, c'est des milliers de poissons multicolores qui se jettent sur nous pour nous picorer le pain, et la main au passage. Même sans le pain, les poissons continuent à regarder nos mains et à nous suivre quelques temps. Le soleil rend l'eau d'une clarté limpide, nous voyons parfaitement, ce qui nous permet au passage d'éviter les oursons aux aiguilles immenses. Le suite du programme de cette journée, c'est Bora Bora, dont nous voyons déjà la silhouette juste en face. Mais nous vous le raconterons dans notre prochain message !

Jean-Baptiste

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mercredi 8 juin 2011

Te Fenua Tahiti

Nous sommes heureux d'arriver à Tahiti. Cette arrivée marque une nouvelle étape dans notre voyage, Brise de mai a besoin d'un nouveau safran et nos réserves alimentaires commencent à être déprimantes.

Ici, on change totalement de paysages: des bandes de cocotiers au ras de l'eau aux Tuamotus, nous passons à une grande île de 2241m d'altitude, recouverte de verdure et urbanisée.
Dès l'arrivée, nous n'avons qu'une idée en tête, aller au plus vite dans la ville de Papeete pour refaire connaissance avec la civilisation, boire une bonne bière en terrasse, manger aux roulottes (baraques à frites d'ici, qui servent chinois, crêpes, grillades).

Nous découvrons vite le supermarché Carrefour près de la marina. Un Carrefour ! Nous y avons passé plus de 2 heures à admirer dans les rayons tous les produits impossibles à trouver auparavant. Le rayon fromage aura été notre pire supplice ! Ils sont tous là, mais rares sont ceux dont le prix est abordable.
Une fois les estomacs contentés, il est grand temps de s'occuper de Brise de mai. Nous allons le lever afin de lui offrir un nouveau safran et un bricolage de printemps.

Au bout d'une semaine nous réalisons que nous n'avons toujours pas visité Tahiti. Nous partons donc pour l'ascension de l'Aorai, l'un des plus hauts sommets de l'île, à 2060 mètres. Le chemin commence par une route en pleine forêt puis il continue un petit chemin de terre en serpentin pour nous amener à une suite de crêtes qu'il nous faudra parcourir. Mieux vaut ne pas regarder en bas car les pentes autour de nous sont vertigineuses.
Après 7 heures de marche et des jambes bien douloureuses, nous arrivons au refuge à 1800m. C'est ici que nous prévoyons de dormir, avec nos petits duvets d'été. Mais l'altitude a raison des températures tahitiennes. C'est donc une nuit grelottante que nous avons passé !
A l'aube, il nous reste 200m à grimper. Les nuages présents depuis la veille s'écartent pour nous laisser contempler la magnifique vue sur Papeete et Moorea, et nous laissent même entrapercevoir l'Orohena, point culminant de Tahiti.

Nous rentrons épuisés et nos jambes vont être douloureuses un bon moment, mais il faut se remettre au bricolage car la liste est encore longue ! Le safran va finalement prendre 2 semaines à être livré. Le moral est au plus bas à bord : vivre au milieu du chantier est très bruyant et poussiéreux, et notre liberté de navigation nous manque.
Nous repartons donc visiter l'île : la plage de Punaauia, la marina Taina où nous rencontrons beaucoup d'équipages de voiliers croisés auparavant. Histoires de marins autour d'un verre toute la soirée !
A l'est, nous allons voir le trou du souffleur (un trou où l'eau de la mer s'engouffre et ressort violemment en éjectant de l'air et de l'eau). Nous visitons également 3 cascades au bout d'une petite promenade. La baignade est tentante mais les moustiques nous précèdent et nous fuyons le lieu à toute vitesse.

Lundi 6 juin : le safran est livré. Enfin nous pouvons partir ! Nous retrouvons notre liberté et partons directement pour l'île voisine, Moorea. La mer est agitée avec la houle qui croise en tous sens. J'ai un peu le mal de mer, mais aucune importance, puisque Brise de mai navigue à nouveau et nous emmène vers de nouvelles découvertes.

Anaïs

vendredi 20 mai 2011

Te mana o te moana

Fakarava est un spot de plongée connu mondialement. Nous ne le savions pas en arrivant ce jour-là par la passe sud de cet atoll. Nous jetons l'ancre juste devant quelques maisons et bungalows touristiques. Ca fait un peu carte postale. Nous repérons les lieux, et constatons que la plongée sous-marine est la principale activité ici. Nous retournons nous armer sur le bateau, puis faisons hurler le moteur de l'annexe pour atteindre la passe contre les courants entrants - on nous avait donné ce conseil utile : ne jamais plonger dans la passe par courant sortant. Au moment de se lancer, hésitations et remises en question apparaissent dans l'équipage. En effet, nous sommes encore jeunes, voulons encore vivre quelques années, etc. Finalement Jean-Marie et moi nous lançons dans un soubresaut d'inconscience. On regarde à travers nos masques : rien. Mais il n'y a rien, s'écrie Jean-Marie ! Pour m'en assurer je plonge vers les profondeurs. Je remonte : si, si il y a quelque chose. Ils arrivent. 7 ou 8 requins commencent à tournoyer en cercle autour de nous. Nous craignons le pire. Certains viennent vers nous... heureusement, à 2 mètres du moment fatal, ils bifurquent pour nous éviter. Que de sensations fortes ! Mais bientôt le courant nous emmène trop loin, nous remontons sur l'annexe et allons vers le milieu de la passe. Je plonge à nouveau avec Anaïs. Nous sommes sur le bord de la passe, ou la barrière de corail s'ouvre pour atteindre plus de 15 mètres de profondeur. Nous nous immergeons dans un aquarium géant, et même mieux. Nous n'avions jamais vu ca même dans l'aquarium le plus magnifique. De plus le soleil rend l'eau translucide et nous avons une visibilité incroyable. Le corail forme une pente qui s'enfonce vers les profondeurs, et les poissons sont partout, absolument partout, les formes et les couleurs toujours plus surprenantes et diverses. Les petits poissons bleus alongés qui rasent la surface, la myriade de petits poissons multicolores qui se cachent dans le corail quand on s'approche, les plus gros poissons qui se déplacent en bancs ou se cachent dans les galeries formées par le corail... Nouveau tête à tête avec un requin, cette fois ci il est seul. Anais et moi retenons notre respiration tandis que le requin semble nous foncer dessus, puis, à deux mètres de nous, il bifurque. Nous respirons à nouveau !
Après cette exploration sous-marine miraculeuse, nous repartons pour le village de Fakarava. Nous traversons cet atoll immense, soit 29 milles à slalomer entre les "motu" de corail. Nous tentons diverses explorations : nous arrivons encore en retard à la messe, nous échouons à notre récolte de fruits (il n'y a que des noix de coco), nous ne trouvons pas la plage, nous réussissons à faire du stop au retour, nous sommes déçus dans notre tentative d'explorer la passe nord, mais nous voyons les premières pirogues, et nous faisons une belle récolte de coquillages.
Le lendemain, nous avons la chance d'assister à l'arrivée de pirogues polynésiennes à Fakarava, en provenance de la Nouvelle-Zélande. Il y en a 7, et les équipages comptent 130 personnes. Cela nous rappelle la grande pirogue dessinée en pétroglyphe sur un rocher de l'Île de Paques. Nous allons à leur rencontre en annexe, puis nous assistons à la fête organisée pour leur arrivée : chants polynésiens, ukulele, danse maori (comme les rugbymens), et autres discours et cérémonials.
Mais nous laisserons la fête se poursuivre sans nous. Nous devons repartir vers Tahiti, où nous avons beaucoup à faire. Après deux jours de traversée, l'île se dresse majestueusement devant nous, avec ses 2200 mètres de hauteur, sous un magnifique soleil. C'est la fin du voyage pour certains d'entre nous, pour d'autres il continuera, mais pour nous tous c'est une très belle arrivée, après 4600 milles parcourus depuis Valdivia.

Jean-Baptiste

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lundi 16 mai 2011

Quelques atolls des Tuamotu : Amanu et Tahanea

Le 4 mai à 7h40, nous quittons les Iles Gambier. A 8h00, la pluie battante commence et va rester omniprésente pendant notre traversée de 470 milles vers les Tuamotu. Le vent souffle. Allez en Polynésie, qu'ils disaient ! Le soleil, les cocotiers, qu'ils disaient ! A certains moments la pluie est tellement intense qu'on se croirait pendant une mousson indienne. Seule la température de l'air nous rappelle que nous sommes bien sous les Tropiques. Certains à bord deviennent hypocondriaques alors que nous contournons les atolls de Mururoa et Fangataufa. Les atolls des Tuamotu étaient autrefois surnommés "l'archipel dangereux" : en effet il y a de très nombreux atolls mais jusqu'au dernier moment, nous avons l'impression d'être en haute mer. A quelques milles de notre destination, nous apercevons entre deux vagues le somment des plus grands cocotiers. Très vite nous longeons Amanu, puis nous trouvons la passe d'entrée. Ca remue pas mal, les fonds remontent à toute vitesse, puis le sondeur se perd à cause du courant. Heureusement ca passe ! Nous sommes très heureux d'entrer dans notre premier lagon. Devant nous, le bleu azur.

Suite à un malentendu, nous ratons la messe du dimanche. Nous trouvons des beaux coquillages et Jean-Marie et Baptiste bataillent pour ouvrir les noix de coco. Nous revenons victorieux vers l'annexe, lorsque des "rae raes" (prononcer "réré") nous abordent : c'est la fille (ou le garçon) du maire du village, qui nous invite à "boire un verre". Arrivés à sa maison, nous sommes accueillis par de nombreux habitants ainsi que nos hôtes les rae rae Gaston et Françoise. Nous nous rendons vite compte que le débit de boissons est ouvert : la Hinano coule à flot (bière tahitienne). Baptiste et Jean-Marie goûtent un nectar local à base de levure et de vinaigre blanc. S'ensuit un aller-retour à notre bateau, et pour finir, nous sommes invités à manger chez Gaston et Françoise. Nous rentrons épuisés : la soirée a commencé à 10h30 pour finir à 21h00 passées.

- Oui, car il faut savoir qu'on vit tôt dans les Tuamotu : le soleil se lève vers 5h45 et se couche vers 17h15. Donc nous petit-déjeunons vers 6h30, dejeunons vers 11h30, dinons à 19h00 au plus tard. D'habitude à 20h30, tout le monde est couché. -

Je passe sur certains détails, mais je dirais que cette escale à Amanu et nos divers contacts avec les habitants auront réveillé en nous des sentiments très divers et très forts, qui resteront pour nous des souvenirs marquants.

C'est encore étourdis de cette première expérience que nous repartons pour Tahanea, que nous atteignons en moins d'un jour et demi. Cette fois ci nous trouvons un atoll désertique, il n'y a pas âme qui vive. Sous l'eau, ca fourmille. Jean-Marie et Baptiste se font peur lors d'un premier tête à tête "surprise" avec un requin. Le temps de relativiser un peu, puis nous apercevons d'autres requins depuis le bord. "Finalement ils sont petits". Jean-Marie attire les requins, et en le collant je finis par en voir un aussi, qui commence à nous tourner autour. Les fonds marins sont superbes, nous sommes comblés. Comme le dit si bien le guide du Petit Futé : " Il suffit de mettre la tête sous l'eau, pour voir des milliers de poissons multicolores aux noms rigolos, etc, etc." L'eau est claire comme de l'eau de roche, nous avons l'impression de survoler les fonds sous-marins. Même Anaïs va quand même se baigner, malgré la présence des requins.

Forts de ces deux expériences très différentes, Amanu et Tahanea, nous repartons maintenant vers Fakarava, à 50 milles d'ici. Nous attendons la suite avec impatience.

Jean-Baptiste

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dimanche 8 mai 2011

1 an deja !

Voici déjà un an que nous avons largué les amarres et nous profitons de cet anniversaire pour faire un premier bilan.

Un an de navigation à bord du Brise de Mai, ca a été:
- 16 280 milles parcourus, soit 30 150 km*.
- 116 jours** de navigation en cumulé, soit un tiers de notre temps.
- 97 nuits passées au large, soit plus d'une nuit sur 4.

En matière de performances, le Brise de Mai n'a pas chômé:
- record de vitesse: 178 milles parcourus en 24h au Brésil, soit une moyenne de 7,4 noeuds (13,7km/h)
- record de galère: 33 milles en 24h lors de la Trans'Atlantique. 60km en une journée, c'était pas fameux !
- record de vitesse du vent en navigation: 67 noeuds de vent contre nous dans le Beagle, avec la trinquette*** qui se déroule toute seule, ca n'a pas été de tout repos !
- record de vitesse du vent au mouillage: au cap Horn bien sûr ! La station météo a enregistré une rafale à 260 km/h. On espère bien ne plus rencontrer ce genre de conditions !

Mais ce voyage n'est pas uniquement une question de performances. Le but est aussi de découvrir la planète, et nous avons été très heureux d'explorer les 128 escales que nous avons visitées. Nous avons maintenant 12 heures de décalage horaire avec la France, ce qui laisse présumer que la moitié de la planète a été parcourue.

Nous sommes également très heureux que 25 personnes soient venues partager cette aventure avec nous. Un grand merci pour votre soutien et enthousiasme à bord. Merci également à ceux qui nous suivent et nous soutiennent via les mails ou le blog (plus de 7000 visites depuis son lancement).

A présent, nous avons bien mérité une coupe de champagne pour fêter cet anniversaire et trinquons pour que cette deuxième année à bord du Brise de Mai soit aussi enrichissante et heureuse que la première.

Anaïs et Jean-Baptiste


Merci à nos 25 équipiers (mai 2010 - mai 2011):
Gilles - Ghislain - Cyril - Joelle - Charles - Karine - Didier - Valérian - Alice - Stefan - Jean-Marie - Séverine - Brice - Chloé - Martin - Mathieu - Anne-Laure - Camille - Henri - Béatrice - Eric - Marie - Pierrick - Baptiste - Jean-Marie.


*1 mille = 1,852 km / 1 noeud = 1,852 km/h
**journée de 24h
***petite voile à l'avant du bateau

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lundi 2 mai 2011

Bienvenue en Polynésie !

Le 25 avril, nous sommes prêts, le vent se lève, nous quittons Pitcairn. La traversée vers les Gambiers doit durer 2 jours. Bien que courte, elle nous est très pénible: le repos à Pitcairn a été trop court et le vent souffle fort et lève les vagues qui malmènent notre safran et nous inquiètent.
Mercredi matin, nous distinguons quelques îles. Les Gambiers sont un ensemble d'îles entouré par une barrière de corail en forme de losange. Nous entrons et arrivons sous un énorme nuage noir qui lève le vent et fait passer les vagues par-dessus bord. Heureusement que l'eau est à plus de 25°C !
Enfin, nous arrivons au mouillage devant le village de Rikita, sur l'île Mangareva et miracle ! malgré un vent à décorner les boeufs, le bassin est calme. Nous n'avions pas rencontré cette situation depuis Valdivia ! Certains se sont réveillés dans la nuit sans savoir où ils étaient.
L'autre changement est que nous avons une quinzaine de bateaux voisins. L'un d'eux nous accueille en nous disant que nous arrivons le jour où la météo est la plus pourrie depuis 8 mois; on est content ! Mais la pluie s'arrête rapidement et nous pouvons descendre à terre et découvrir le village. Nous sommes accueillis avec des "bonjour" dans la rue et les enfants demandent nos prénoms. Entendre parler français dans la rue nous interpelle. Des petites maisons en plein-pied longent la route au bord de la côte.
Ce lieu est reposant et ça tombe bien !
Nous tentons d'obtenir du pain, alors on nous informe "il faut y être à 16h". Et ce n'est pas les cloches de l'église que nous entendons à 16h, mais un défilé de 4x4, scooters, vélos et mêmes joggers qui se dirigent tous vers la seule boulangerie de l'île. Nous arrivons à 16h08, plus de pain ! Nous n'avons plus qu'à réserver pour le lendemain.
"- Matin ou soir?
- C'est quelle heure le matin?
- Cinq heures
- Et bien après-midi alors !"
Eh oui, car les habitants ici se lèvent tôt ! Le soleil se lève à 6h le matin et bon nombre de magasins sont déjà ouverts à cette heure-ci. Un grand changement comparé à l'île de Paques où les soirées commencaient entre minuit et 2h ! Dur, dur de suivre pour nous ! Ici, on ne sort pas le samedi car il faut être en forme pour la messe le dimanche matin, qui est un vrai rassemblement de toute l'île et où l'on chante avec grand enthousiasme.
Le paysage se décline essentiellement en deux couleurs, le bleu turquoise de la mer et le vert de la végétation qui est très abondante ici. Tout pousse ici, et il nous suffit de tendre le bras en cas de petit creux, et nous pouvons nous régaler de bananes, pamplemousses, citrons, mangues, noix de coco, arbre à pain et goyaves. Et les locaux nous donnent généreusement les fruits de leurs jardins en nous invitant à goûter le café (produit à partir des grains du jardin). Un vrai paradis pour les amateurs de fruits !
Nous voilà maintenant bien chargés en fruits mais la météo n'est pas encourageante pour partir vers les autres îles des Tuamotu, ce qui nous donne quelques jours supplémentaires pour explorer les Gambiers, papoter avec nos voisins et nous reposer un peu plus.

Anaïs

Pitcairn

Le 13 avril, nous croyons faire nos derniers pas sur l'île de Paques. C'était sans compter sur les imprévus de dernière minute. L'alarme de batterie faible sonne le soir même, alors que nous avons eu du soleil toute la journée. Il nous faut des batteries neuves. Nous bravons les rouleaux de Hanga Roa pour descendre à terre. Les surfers nous regardent avec de grands yeux, nous faisons un bon surf. Malheureusement les batteries ne seront prêtent que dans 2 heures. Nous retournons au bateau faire les formalités, car les fonctionnaires viennent nous voir à bord. Dans les rouleaux, nous faisons des bonds assez spectaculaires de loin je pense. Vers 11h30, nous voulons donc aller chercher nos batteries. Et cette fois-ci, nous faisons un surf absolument impressionnant avec Jean Marie, l'annexe vole littéralement devant le rouleau qui se fracasse, le moteur s'emballe. Au retour, c'est mission impossible, les rouleaux font un bon mètre, plus par moments, et à l'extérieur de l'étroit chenal ce sont des rouleaux dignes de Hawaï. Les surfers sont en foule et s'en donnent à coeur joie. Nous faisons une première tentative presque deséspérée, mais un rouleau arrive, nous faisons demi tour, nous sommes trempés. Heureusement pour nous, quelques sympathiques pascuans nous regardent depuis la digue et nous aident par des signes : "attendez...allez y... non, non, revenez ! attendez... encore une... non ... (10 minutes plus tard)... go !!! Juste après une série fracassante, d'un coup un calme plat ! Nous décidons de faire aveuglément confiance en nos guides, et nous fonçons. Nous arrivons victorieusement au bateau.


La traversée vers Pitcairn a été sans histoires ou presque : très peu de vent, beaucoup de moteur. Le spi de nuit (mauvaise idée) m'a valu de monter au mât le lendemain matin. La pêche n'a pas du tout été frucuteuse puisque nous avons perdu 2 lignes. Nous avons du jeter des vivres périmées dans lesquelles nous placions beaucoup d'espoir : 3 kilos de viande, 1 pastèque... Rien de grave. Nous n'étions plus habitués à cette chaleur, nos produits frais souffrent. Après 9 jours de traversée, 2000 kilomètres, 3 heures de décallage horaire, nous voyons enfin le minuscule bout de caillou à l'horizon : Pitcairn, le plus petit pays du monde avec ses 40 habitants, descendants de tahitiennes et des révoltés du Bounty (un seul en fait, le seul survivant après qu'ils se soient entre-tués). Ca parle anglais (satanés anglais, ils sont partout). L'accueil est très enthousiaste, les locaux ont l'air heureux de nous voir et nous aussi (en plus ca nous fait un tampon supplémentaire dans le passeport). On nous délivre un parchemin entouré d'une grande feuille, contenant le plan de l'île. Nous ne voyons pas où est le butin, mais nous parvenons à explorer la dense végétation de l'île, sur les traces des mutins du Bounty. Nous faisons en cours de route une récolte miraculeuse de fruits : oranges, noix de cocos, grenades, bananes. C'est un petit paradis terrestre, dans un écrin de verdure. Nous comprenons pourquoi tout le monde a un quad ici : ca monte à pic ! Aucune plage, c'est la falaise tout autour, les chemins montent et descendent. L'îlot qui nous semblait minuscule de loin ne nous paraît plus si petit, tout bien pensé. Ce sera une visite éclair cependant. Nous devons repartir le lendemain déjà, car le calme va être interrompu par l'arrivée d'une dépression, mettant en danger notre mouillage précaire, ouvert au large.

Jean-Baptiste

jeudi 14 avril 2011

Ia Ora Na Rapa Nui

Voilà 2 jours maintenant que le Brise de Mai se trouve au mouillage face à Rapa Nui, l´île de Pâques et ô victoire, ce matin la mer a passé sa colère! Enfin nous pouvons poser pied à terre.


Une fois debarqué, le gardien du port, un Moai (statue de Pierre), semble nous souhaiter la bienvenue.
Nous allons dégourdir les jambes dans les rues d Hanga Roa, jusqu´à son marché, où les Rapa Nui vendent leurs produits a l´arriere des pick up (voiture officielle des pascuans).
Mangues, papayes, citrons vert, bananes,… Les fruits ont bien changes depuis Valdivia, il faut dire que le climat n´est plus tout a fait le meme non plus.

La population egalement a evoluee, les origines polynesienne se font sentir, tout le rapelle ici:
Des vahines portant la Tiare a l´oreille, au chant du ukulele, aux surfeurs et autres piroguiers bravant la mer quelqu´en soit les conditions.
Et la langue bien sur, le Rapa Nui, issue du Maori.

Plus tard, nous partons decouvrir le volcan de Rano Kanu, au sud est de l´ile, accompagnés par Jacob, Jeune chien pascuan rencontré en chemin.
Sur cette route, place au calme et a la tranquilite. Les habitants des quelques maisons que nous croisons semblent mener une vie bien paisible au milieu de la nature, face a la mer, arbres fruitiers dans les jardins.
Que demander de plus?

Nous arrivons au cratère, a l'interieur duquel un lac s´est formé et d'où se degage une vue exceptionnelle sur l'ocean immense.
Jacob, bien qu'essouflé est toujours présent.

Retour au bateau apres une petite glace parfum goyave sur le port, puis nous decidons de repartir gouter a la vie nocturne pascuanne.
Nous buvons un verre de biere locale dans un bar où s'affrontent 2 joueurs de ukulele sur fond de chant Rapa Nui. Un bien Beau spectacle!

Le lendemain, une grosse journee nous attend: Petit dej' au son des Beach boys, nous louons des velos, et c'est parti pour une rando decouverte de l'ile.
42km au programme.

Tres belle promenade, paysages sauvages, tout comme les chevaux que nous rencontrons un peu partout, presqu'autant que les Moais…
Decouvrons entre autres le volcan de Rano Ranaku et ses statues de pierre, eparpillees ca et là sur un des versant.
Il en existe de toutes sortes: petites et grandes, debout ou couchees, avec ou sans “chapeau”, une meme est en position assise.

Descendons ensuite a Tongariki, celebre pour ses 15 Moais alignes dos a la mer, nous regardant droit dans les yeux.
Mysterieusement impressionnants ces hommes de pierre.

Enfin direction la plage d'Anakena, qui sera la bienvenue pour ceux souhaitant recuperer quelques forces, car il faut le dire, les jambes commencent à être lourdes.
La  plage est precedee d'une allee de cocotiers, bordee par une petite colline et surveillee par ces omnipresentes Moais.
Sable blanc, eaux translucides.,.. On ne pouvait esperer mieux.
Profitons de ce bel endroit puis repartons pour Hanga Roa. Ca grimpe dur, mais encouragés par nos supporters de pierre, les forces reviennent vite et la route se fait plus belle…

Nos deux derniers jours sur l'ile consisterons en une derniere rando, un petit resto et bien sûr au réapprovisionnement pour la prochaine navigation, qui nous ammenera a Pitcairn et a ses 40 habitants, pour la plupart descendants des revoltes du Bounty…

Jean Marie

mardi 12 avril 2011

Vers l´île la plus isolée au monde

Le soir du vendredi 25 mars marquera notre départ de l´île Robinson Crusoe. Nous voyons l´île s´évanouir dans la nuit et nous voilà partis pour deux semaines de navigation.


Dès la première nuit, le GPS émet son fameux bip "alimentation": plus de batteries! Nous allons donc devoir nous passer du pilote automatique et barrer jusqu´à ce que les batteries retrouvent un niveau acceptable.

Une belle première journée nous permet de ne barrer que 4 heures chacun, mais les nuages semblent s´attacher à nous pour les jours suivants, avec un bon vent pour les voiles mais pas suffisant pour faire tourner l´éolienne. Nous barrons donc sans relâche, avec l´espoir chaque matin de voir le soleil revenir.

Au bout de 5 jours, le soleil arrive, enfin! Nous allons pouvoir arrêter de barrer toute la nuit, même s´il faut continuer à barrer le jour rappelle le capitaine.


Le vent continue à nous pousser, mais les vents du Pacifique sont variables avec des passages de grains fréquents. Il faut donc souvent empanner, enlever le tangon, remettre le tangon, ah mince le vent a encore tourné! on réenlève le tangon....


En milieu de route, Jean-Baptiste entend un petit bruit et repère des pièces bleues dans notre traine. Vite ! Moteur et demi-tour: notre tout nouveau safran ouvert en 2 flotte. Nous récupérons les pièces et constatons que notre safran est en "mousse" !!

Heureusement, le Brise de Mai continue à être manoeuvrable, nous pouvons poursuivre notre route.


Au réveil du 12ème jour, ca y est, nous voyons à l´horizon un bout de terre. L´île de Pâques n´est plus qu´à 45 miles. Elle paraît toute petite dans cet immense océan. Son approche nous permettra de distinguer son relief doux, caractérisé par de nombreuses collines, dans les tons rouge et vert.


Au terme d´une douce traversée de 12 jours et 1690 miles, nous allons mouiller devant la petite ville d´Hanga Roa, mais un vent violent venant du nord crée un mouillage agité. Nous posons l´ancre mais les vagues sont telles que nous nous sentons comme en pleine mer. Pour la sécurité de Brise de Mai, il est impensable de le quitter.

Le vent va se calmer dans la nuit mais aussi tourner ouest, ce qui crée d´énormes rouleaux qui viennent s´éclater sur la côte. Impossible de descendre pendant 2 jours!


Samedi matin, ca y est ! Nous pouvons enfin descendre et découvrir l´île de Pâques. Nous nous faufilons entre 2 rouleaux et arrivons dans le mini port de pêche, accueillis par les premières statues moai.

La découverte de l´île promet d´être une excellente récompense !


Anaïs

mercredi 30 mars 2011

L´île aux pirates

Mardi, 23h, Jean Baptiste donne l´alerte. L´oeil du capitaine a frappé!
En effet, après 4 jours de navigation, quelque chose se dessine a l´horizon, une terre sombre et montagneuse, nonchalente, nous apparaît.
Et oui, ca y est, c´est bien elle, devant nous, au loin, se dresse l´île de Robinson Crusoe.
Nous l´atteindrons dans la nuit.
1ère etape de la traversée du Pacifique et 1ère escale pour les colocataires de la cabine du fond: Baptiste et moi meme, ayant rejoint le Brise de Mai à Valdivia.
Au matin,sortant la tête de ma couchette, le paysage a bien changé. Brise de Mai au mouillage, fait face a l´île, qui me semble maintenant beaucoup plus accueillante, verdoyante et ensoleillée cette fois ci.
Au regard de la mer, turquoise par endroits, nous pouvons observer bon nombre de nos amis poissons.
Le coin est propice à la pêche.
Information verifiée un peu plus tard, en croisant des pêcheurs, revenant chargés de thons plus gros les uns que les autres.
Plus tard, nous decidons de partir découvrir cette île de plus près et de suivre les traces d´Alejandro Selkirk, qui inspira l´histoire de Robinson Crusoé.
Nos premiers pas se font rue... Robinson Crusoe, en grand travaux, en consequence au Tsunami de 2010.
L´endroit n´est plus aussi desert qu´autrefois et compte aujourd´hui près de 6OO habitants, vivants dans de petits chalets de bois, quelques uns d´ailleurs,bien au calme, cachés au beau milieu de la forêt.
Nous partons alors en randonnée. Objectif: le mirador où se rendait chaque jour Selkirk, dans l´espoir qu´un bateau vienne à passer dans ces lieux isolés et ainsi le libère de son sort.
Il fera ce chemin pendant 4 ans et 4 mois.
Ce qui je pense, lui apporta une bien belle condition physique ma foi.
Pour y accéder, nous passons tout d´abord au travers d´une forêt d´eucalyptus et arbustes à fruits sauvages.
Au plus grand bonheur d´Anaïs d ailleurs...
Nous arrivons à un premier point de vue donnant sur la baie, où se repose le Brise de Mai.
Il paraît bien petit d´ici!
Puis après une nouvelle petite ascencion, nous touchons au but, et là, surprise!
Splendide vue donnant sur l´autre versant plongeant sur la mer.
L´endroit est en effet magnifique, au plus grand regal de nos yeux.
Du coup, nous decidons de continuer quelques peu la promenade, s´en suit une pause goûter face à quelques chevaux et vaches broutant face à la mer. Nous croisons aussi des lapins.
De retour de notre périple, il est temps de reprendre un peu de forces, et pour ceci, rien de tel qu´une bonne Robinson, la bière locale.
Pas mauvaise du tout d´ailleurs...
Nous rentrons ensuite au bateau. De là, à la nuit tombée, avec ses lumières éparpillées, Robinson Crusoe nous rappelle une île pirate. Tout me laisse à penser que le célèbre Rackham le rouge vint y sejourner lors de sa terrible épopée...
Nous passerons ici notre dernière nuit, avant de prendre la route vers la mysterieuse île de Pâques et ses 15 jours de navigation...

Jean-Marie
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