Sept petits jours nous éloignent de la ville touristique australienne, mais alors qu'un de nos voisins voilier nous pousse à l'aide de son annexe à l'extérieur de la passe, nous sommes loin d'imaginer les surprises que nous réserve cette traversée.
Jour 1 : nous commençons avec une petite brise qui nous éloigne tranquillement des îles Salomon. Alors que la météo annonçait de tout petits vents, le Brise de Mai file tout de même à bonne allure. On est donc agréablement surpris.
Jour 2 : Rapidement, le vent faiblit et nous sommes contents quand nous faisons une pointe à 3 noeuds. Puis le vent disparaît : les voiles claquent, le bateau se balance au gré des vagues résiduelles, les bulles avancent très lentement le long de la coque. Le Brise de mai se mettra même à reculer pendant la nuit. Nous regrettons amèrement notre moteur.
Bilan de ces 24 heures : 43 miles, une bonne quinzaine de parties de Rummikub, une chaleur suffocante et surtout la patience qui s'envole.
Jour 3 : Le vent revient ! Chic ! Un bon vent de travers qui va nous permettre de bien avancer.
Aïe, on a oublié de faire les fonds de cale avant de partir ; ce sera donc bain de pied le cuistot ! (recette : eau de mer, liquide de refroidissement, résidu d'huile de moteur et assaisonnements divers).
Le vent continue à forcir jusque 30 nœuds et le Brise de Mai se fraye un chemin entre les creux de 4 mètres. Impossible de rester dehors sans se prendre une douche à l'eau de mer !
Bilan des 24h : 142 miles ce qui correspond à la distance parcourue durant les 48h précédentes.
Jour 4 : Le vent ne se calme pas. Nous enregistrons jusque 35 nœuds établis dans la nuit. Nous réduisons les voiles au maximum et le Brise de Mai s'en sort plutôt bien.
Mais le vent finit par se calmer. Nous pouvons maintenant sortir 5 minutes la tête du bateau sans se faire mouiller, le tout étant de choisir les bonnes « 5 minutes ».
D'un coup, Jean-Baptiste regarde à bâbord : un énorme cargo est à 300m du bateau, en pleine route de collision avec nous. On met un coup de barre pour l'éviter. Il ne nous a apparemment pas vus. Après cette petite frayeur, on ouvre l'œil.
Jour 5 : Bahm ! Notre éolienne se fracasse à l'arrière du Brise de Mai. Les pales volent en éclat. Son socle s'est tout simplement dessoudé du portique. Pas de blessé, mais la journée commence bien !
Le vent nous laisse un peu de repos, mais je tombe malade, et Jean-Baptiste se retrouve à jouer au docteur en retournant toute notre pharmacie. Après 3 essais, on trouve enfin le remède miracle.
Quatre compagnons s'invitent à bord : long bec, plumes blanches et noires, yeux encerclés de bleu turquoise, ils ont l'air d'apprécier les panneaux solaires, et on apprécie leurs belles traces blanches en souvenir.
Jour 6 : Ça y est, le vent s'est réellement calmé, les vagues s'aplatissent et le Brise de Mai avance à bonne allure. L'arrivée n'est plus si loin, mais ma patience n'est plus là. Je rêve toute la journée de la bonne douche, des draps et vêtements secs et propres, une nuit paisible, un resto et pourquoi pas l'accompagner avec une bonne bière fraîche...
Jour 7 : Les dauphins ! 3 colonies nous rejoignent, et certains de ces dauphins sont énormes ! La tête ronde, ils ont autant l'apparence de dauphins que d'orques. Ils sont bien 40, toutes tailles confondues, à jouer autour de nous. A l'intérieur du bateau, c'est un véritable concert de couinements que nous entendons.
Au petit matin, nous apercevons enfin le relief australien. Il nous faut maintenant bien négocier l'arrivée et ancrer à la voile. Les vents nous aident et nous posons l'ancre devant la ville. Il est temps pour nous de se reposer.
Anaïs
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