samedi 25 décembre 2010

Joyeux Noel !

Petit message pour vous souhaiter à tous un Joyeux Noël!

Nous avons pour notre part eu la chance de poser l'ancre à côté d'un voilier très sympathique (Isatis), avec qui nous avons passé une merveilleuse veillée de Noël. Au menu, foie gras de la maison Boyer, gigot et pommes de terre puis bûche de Noël. La banquise s'est également associée à la fête, et nous sommes allés repousser les glaces en annexe à 23h00!

Nous nous préparons maintenant pour revenir en Patagonie. La météo est bonne et nous espérons rejoindre Puerto Williams pour le réveillon du nouvel an.

Nous vous souhaitons également de bonnes fêtes de fin d'année!

Anaïs et Jean-Baptiste

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vendredi 24 décembre 2010

Journal de l'Antarctique (suite)

Le 19 décembre :
Nous quittons Paradise Harbour sous une chaleur tropicale : le thermomètre indique +15°C, +16°C ! Nous repartons vers le canal Lemaire et le 65°S. Un aileron immense apparait sur notre gauche. Un groupe d'une dizaine d'orques passe lentement juste derrière nous. Ce n'est pas le moment de tomber à l'eau. Plus loin, Henri aperçoit un gros parre-battage à la dérive, probablement perdu par un ferry. Il sera parfait pour le Brise de Mai ! Tout se passe pour le mieux, nous passons la latitude 65°S sous voiles et les icebergs de l'avant-veille se sont volatilisés. Mais en arrivant devant le canal Lemaire... c'est encore bouché ! Nous ne passerons pas. Cependant les mers sont libres pour contourner l'île Booth. Nous arrivons au mouillage où l'explorateur Charcot a hiverné en 1904. Nous n'irons pas plus loin : le vent se lève et un nuage noir nous poursuit, la glace nous empêche d'avancer plus. Nous mouillons entre deux îles sans nom.

Le 20 décembre :
Les glaces ont été repoussées par le vent de nord pendant la nuit. Nous levons l'ancre pleins d'espoir. Nous avancons, puis peu à peu nous retrouvons l'horizon blanc de la veille. Devant l'île Petermann, au 65°09S, et à 5 milles de Vernadsky, il faut nous rendre à l'évidence : c'est la banquise qui est devant nous, absolument infranchissable. Ce point sera donc celui de notre retour vers le nord. Nous pensons à tout le chemin parcouru jusqu'ici, depuis le 47°N en France. Nous allons mouiller près de l'île Pléneau. Sur le chemin nous avons la chance d'apercevoir des pingouins Adélie, une espèce qui ne niche qu'au sud de cette latitude. Le mouillage indiqué sur notre carte est entouré par la banquise. Nous en trouvons un autre dans une baie bien dégagée. Notre exploration des lieux en annexe se limite à quelques canaux libres de glaces. Nous escaladons l'île Pleneau. D'en haut nous pouvons contempler l'Antarctique tel que nous pouvions le concevoir en rêve ou... en cauchemar. Un chaos de banquise et d'icebergs recouvre entièrement le paysage, tandis que les jeux de lumières donnent un aspect irréel à ce spectacle. Le lieu nous semble plus que jamais sauvage et inadapté à la présence des êtres humains. Nous retournons sur le bateau juste avant une grosse averse de neige. Le soir même, le vent tourne soudainement sud. Nous mettons le moteur et repartons en vitesse, car les glaces commencent déjà à se refermer sur notre mouillage. Le bruit de la glace glissant sur la mer sera un souvenir très fort de l'Antarctique. "Ca fait le bruit des Rice Crispies dans ton bol", dira Henri. C'est avec un certain soulagement que nous repassons vers le nord le 65°S, frontière d'un monde glacé, frontière du possible pour le Brise de Mai.

Le 21 décembre :
Nous arrivons vers 4h00 du matin à Port Lockroy. Evidemment, comme c'est l'équinoxe, il a fait parfaitement jour toute la nuit. Mais ce maudit vent tourne à nouveau, ouest cette fois ci, juste ce qu'il fallait pour faire rentrer la glace dans notre mouillage. Heureusement ca n'a plus rien à voir avec le 65°S. Nous repartons quand même vers 15h00, profitant du vent d'ouest pour remonter au nord. Notre prochaine escale sera la dernière en Antarctique. Nous posons notre regard une dernière fois sur le détroit de Gerlache, qui est soudainement englouti dans notre sillage par une averse de neige. Il ne fait pas très chaud mais la mer est de moins en moins pavée d'icebergs. En arrivant devant Melchior c'est avec stupeur que nous voyons s'étaler devant nous une mer complètement libre de toute glace. Nous arrivons vers 23h00, pour un repos très attendu.

Le 22 décembre :
Nous rencontrons un autre voilier, qui vient de Nouvelle-Zélande. Nous parlons de leurs escales préférées dans le Pacifique : Vanuatu, Îles Salomon, Papouasie... Nous avons déjà la tête ailleurs. Mais chaque chose en son temps : il faut déjà fêter Noël, traverser le Drake, s'habituer à l'absence d'icebergs, et regagner quelques degrés en Terre de Feu.

Jean-Baptiste

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dimanche 19 décembre 2010

Journal de l'Antarctique

Le 11 décembre :
Nous reprenons des forces après la traversée du passage de Drake, entre le Cap Horn et l'archipel des Shetlands du Sud. Le temps a été clément pour nous, mais le froid nous a pas mal fatigué. On peut enfin mettre le chauffage : la température monte à l'intérieur, 1°C, 5°C, 10°C.... on atteint un confortable 18°C. Nous sommes à l'ancre dans l'anse de Telefon Bay : la carte marine n'est pas correcte car la géographie du lieu a changé depuis la dernière éruption volcanique. L'abri est quand même sûr. Les phoques se prélassent tout autour. Le soir, le vent s'éteint et le ciel s'éclaire : le ciel bleu illumine tout le paysage, nous en profitons pour faire un tour à terre "reportage animalier". Tout est tellement calme que nous n'osons pas utiliser le petit moteur hors-bord de l'annexe, pour ne pas troubler le silence absolu. Nous prenons les rames. Les pingouins curieux nagent vers nous puis sortent de l'eau debout, à moins d'un mètre face à nous ; échange de regards, c'est magique.

Le 12 décembre :
La nuit est parfaitement calme et très claire. La nuit noire n'existe pas en cette saison, dans le bateau on peut encore lire sans lampe à minuit. Le soleil fait à peine un petit tour derrière l'horizon avant de réapparaître. Au réveil nous établissons un plan de bataille pour profiter de notre journée, car nous avons une fenêtre météo pour partir le soir même vers l'Antarctique. Nous nous dirigeons vers la partie "active" du volcan : les sources chaudes de Pendulum's Cove. L'eau est à 50°C par endroits. Anaïs regrette de ne pas avoir pris son maillot de bain. Les pingouins s'en donnent à coeur joie, et on peut distinguer leurs petites silhouettes diparaître dans la fumée. Nous retrouvons l'annexe surgonflée, car nous avions oublié de prendre en compte la température. A priori sans dégât, heureusement. Nous allons ensuite vers "Whaler's Bay", où se trouve une ancienne usine de baleiniers. Nous visitons les ruines des bâtiments, à moitié détruits par des coulées de boue lors de la dernière éruption volcanique. Les silos à graisse de baleine font une taille impressionnante, nous pouvons même entrer dans l'un d'eux. Surprise derrière les ruines : un champ de mousse verte, qui réussit à survivre aux conditions hostiles des lieux. Un peu de couleur pétillante dans un monde en noir, blanc, et bleu. Comme prévu, nous partons le soir même pour l'Antarctique.

Le 13 décembre :
Nous arrivons par des conditions assez rudes dans le détroit de Gerlache, qui sera notre refuge tout au long de notre périple en Antarctique. Sous les nuages, nous découvrons un paysage hors du temps, qui semble être d'une autre planète. Il faut s'imaginer les Alpes en hiver, avec une couche de neige 10 fois plus importante, et les vallées remplies par la mer. Le blanc immaculé recouvre tout, sauf les pics immenses qui émergent parfois. Vers 14h00 nous arrivons enfin à notre mouillage : il s'agit d'une épave de baleinier, à laquelle nous nous ammarrons. Les habitantes du bateau, les sternes arctiques, n'ont pas l'air d'apprécier notre arrivée. La traversée nous a fatigué, ce sera donc repos pour tout l'équipage. Le soir, nous décidons de prendre l'annexe pour aller faire un tour parmi les icebergs environnants, mais nous rentrons vite que le vent souffle et nous sommes rapidement humides.

Le 14 décembre :
Nous sommes réveillés par le son de zodiacs : c'est un ferry qui est dans le coin, et les passagers font un tour autour du baleinier ! Nous sommes l'attraction apparemment. Il fait un temps absolument magnifique aujourd'hui. La température atteint +7°C, sous un grand soleil. Nous refaisons un tour en annexe, mais cette fois ci le vent est inexistant, ce qui nous permet de nous aventurer plus loin. Nous prenons de très belles photos. En passant dans l'arche d'un iceberg, nous surprenons un phoque qui pêchait là. Nous pouvons débarquer sur une plage graveleuse pour voir une colonie de phoques.

Le 15 décembre :
Nous voulons nous lever tôt mais le réveil ne sonne pas... En effet une dépression est annoncée pour le soir, et nous voulons profiter du vent qui se lève peu à peu pour mettre les voiles et "surfer" jusqu'à Port Lockroy. Finalement nous partons à 9h30, sous spi, lunettes de soleil, crème solaire, +8°C. Nous n'en croyons pas nos yeux ! Nous pouvons même enlever les vestes de quart et des couches de pulls et polaires. La neige fond et nous entendons les détonations des avalanches au loin. Les pingouins escaladent les icebergs pour se faire dorer au soleil, et nous regardent nonchalemment, ou bien imitent les dauphins en bondissant dans le sillage ou dans l'étrave du bateau. Peu à peu, le vent se lève, les nuages guettent... C'est finalement sous un vent qui souffle à 40 noeuds en rafales et sous la neige que nous arrivons le soir à Port Lockroy. Nous posons l'ancre juste à côté d'un autre voilier, "Spirit of Sydney".

Le 16 décembre :
Le jour se lève assez nuageux mais le vent s'est calmé. Nous en profitons pour aller à terre avec l'annexe. Port Lockroy est le lieu le plus visité de l'Antarctique : 20 000 visiteurs par an, soit en moyenne un ferry par jour en été, de fin novembre à mars. Il faut appeler à la VHF et réserver un horaire avant de débarquer ! Finalement nous débarquons alors que les passagers du ferry "National Geographic Explorer" s'apprêtent à repartir. Il faut y aller immédiatement car un autre ferry est prévu pour l'après-midi. Port Lockroy est une ancienne base anglaise reconvertie en musée et magasin de souvenirs. Les bâtiments sont très bien renovés. Toute la base est colonisée par les pingouins "gentoo", qui ont l'air complètement indifférents aux allées et venues humaines. Ils empruntent les mêmes chemins que nous, nichent à 2 mètres de l'entrée du musée. Leur démarche est rigolote, car avec leurs courtes jambes ils sont très maladroits et se cassent sans arrêt la figure. Le soir, le glacier situé au fond de la baie relâche des morceaux de glaces qui viennent taper contre le bateau. Nous déplaçons le bateau de quelques centaines de mètres.

Le 17 décembre :
L'objectif le plus austral de notre voyage est la base ukrainienne Vernadsky, latitude 65°15'S. A Port Lockroy, tous les avis convergent : on nous dit que le canal Lemaire est bloqué par les glaces. Nous allons voir, et effectivement, au 64°59'S, le Brise de Mai doit faire demi-tour, la progression devenant impossible. Nous n'avons plus qu'à espérer un vent de nord qui chasse tous ces débris. Nous choisissons de nous diriger vers "Paradise Harbour", et la base argentine Almirante Brown. Le soleil tape et le vent nous pousse à 8 noeuds vers l'endroit au nom évocateur. Nous posons l'ancre devant les flashs de touristes qui nous ont précédé là à bord d'un ferry. Nous nous réfugions à l'intérieur du bateau.

Le 18 décembre :
Nous nous levons tard, il fait déjà +7°C dehors et du coup il fait +22°C dans le bateau, nous étouffons ! Nous aérons tout. Bientôt +10°C, +11°C dehors. Nous allons visiter la base scientifique argentine "Almirante Brown", habitée uniquement par les pingouins. C'est la première fois que nous mettons vraiment le pied sur le continent Antarctique, car les autres escales étaient toujours sur des îles ! La neige fond. Dans le silence absolu de l'Antarctique, on entend les glaciers craquer, les avalanches détonner au loin, et les blocs de glace qui tombent dans la mer bercent à chaque fois le bateau d'une petite vague. Même les icebergs se font plus rares dans la baie de Paradise Harbour. Cela nous redonne l'espoir de pouvoir traverser le canal Lemaire demain.

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samedi 11 décembre 2010

Decouverte d'un nouveau continent

A 20km du Cap Horn, nous attendons que la tempête passe (260km/h enregistrés ce jour au Cap Horn), puis nous décidons de faire un petit crochet dans notre périple. "Vous en reviendrez changés", "Il n'y fait pas si froid", "Le Drake n'est pas si compliqué à traverser" nous dit-on. 500 milles nous éloignent du premier abri en Antarctique: Vamos!
S'ensuivent 4 jours de navigation: passage du Cap Horn un peu mouvementé, puis traversée du Drake sous ciel bleu et pluie par alternance, accompagnés d'albatros et pétrels (qui ressemblent à des squelettes), puis vient aussi la neige. La température de l'eau baisse vite à 0 degrés, tandis que l'air descend à 1°C les deux dernières nuits! Impossible de ne pas finir nos quarts de nuit sans sentir brûler nos doigts de pied. Chaque manoeuvre est un nouveau challenge pour les mains. Nous découvrons que l'Antarctique, ca se gagne! Néanmoins, le lueur du jour nous accompagne en continue, ce qui aide à repérer les éventuels icebergs.
Hier soir, Henri voit un premier iceberg, puis un caillou glacé, "la cathédrale" au bout de 3 jours et demi de navigation. Jean-Baptiste négocie ce matin l'approche dans le canal Bransfield, en contournant l'Isla Snow, un dôme de neige sur la mer qui fait croire à un mirage. Puis j'aperçois l'Isla Deception, un cône volcanique enneigé et haut de 500m, et dont le centre est envahi par la mer qui est notre destination.
L'entrée du coeur du volcan, appelée les "soufflets de Neptune" n'est large que de 200m et compte un grand nombre d'échouements de grands navires.
A l'intérieur, nous sommes encerclés de montagnes aux couleurs marron, gris et blanc. Quelques pingouins nous accueillent en faisant des sauts dans l'eau.
Au fond se trouve une petite anse où nous pouvons mettre l'ancre devant un glacier et de grands dormeurs: les otaries bronzent sur la plage.
Le froid apporte juste encore plus de magie à l'endroit, mais nous sommes contents de pouvoir enfin nous réchauffer dans le bateau!

Anaïs

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mardi 7 décembre 2010

Ushuaia, escale obligée pour le Brise de Mai

On dit que c'est la ville la plus australe de la planète, avec ses 60000 habitants environ et un air de fin du monde en effet. Impossible d'acheter un pull-over ou un souvenir sans écrit dessus "Ushuaia fin del mundo". La neige s'accroche à toutes les montagnes, et Ushuaia ressemblerait presque à un village de haute montagne, avec ses chalets et ses maisons en bois, sa station de ski, et l'omniprésence des mouffles et des bonnets. La météo est capricieuse : vent, neige, pluie, grêle, soleil se succèdent à grande vitesse et il ne se passe pas un jour où on puisse dire : "aujourd'hui il fait beau", ou "aujourd'hui il ne fait pas beau".
Le ponton du club de voile est un véritable repère de loups de mer. Ce sont pour la plupart des bateaux "charter", qui emmènent des passagers visiter les confins du monde : Géorgie du Sud, Antarctique, îles Sandwich, Cap Horn... Ici tout est normal : les aller-retours en Antarctique, les 40 noeuds qui soufflent en permanence et les coups de vents à 60 noeuds, en vérité dans la bouche de nos voisins de ponton passer le Cap-Horn semble être une ballade tranquille. Echange de cartes marines et de bons conseils, permettent au Brise de Mai de repartir sereinement pour la suite du voyage. Nous embarquons 200 litres supplémentaires de gasoil, et des vivres pour un mois et demi car Ushuaia est notre dernière vraie ville avant Puerto Natales, fin janvier.
Le 3 décembre, le Brise de Mai s'apprête à traverser le canal Beagle pour aller à Puerto Williams au Chili, emmenant à son bord Henri, le nouvel équipier, et Jean, un skipper pro qui veut rejoindre son bateau à Puerto Williams. En arrivant à Ushuaia fin novembre, nous avions subi une claque à presque 70 noeuds dans le canal Beagle. Nous nous attendions donc au pire mais... c'est plutôt dans la pétole que nous finissons cette traversée.
Puerto Williams est encore plus au sud que Ushuaia, et donc c'est bien ici la ville la plus australe de la planète, avec 2000 habitants dont 1000 militaires et 1000 civils. La ville abrite aussi le club de voile le plus austral du monde : il s'agit d'un vieux bateau de l'armée chilienne, qui a été échoué au fond d'une rivière, et auquel s'amarrent les voiliers. Dans le vieux bateau, un bar a été aménagé ainsi que des cabines WC/douche : le grand luxe.
Le lendemain déjà, nous repartons en direction du Cap Horn, qui n'est plus qu'à 200km. A la sortie du canal Beagle, on peut voir la mer fumer au loin : ce sont les williwaws qui devalent les montagnes avec violence, et ce sont de véritables tornades qui balaient le Brise de Mai à sec de toile. Nous nous arrêtons le soir à Puerto Toro, qui comme nous le rappellent les panneaux, est le village le plus au sud de la planète. L'endroit compte une dizaine de familles dont 8 militaires et 2 pêcheurs. Puis nous repartons le lendemain matin pour les archipels Wollaston et Hermite. Navigation très tranquille malgré la réputation infâme du lieu, et la légère brise qui nous poussait au début finit par nous abondonner pour de bon. Phoques et dauphins curieux se cotoient un moment pour jouer dans notre étrave. Malgré une mer plate comme un miroir, on peut s'imaginer les tempêtes qui passent ici car les arbres sont tous complètement courbés par les vents d'ouest. Nous nous abritons dans un mouillage à moins de 20 km du Cap Horn, où nous devons attendre une bonne fenêtre météo.
Jean-Baptiste
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