lundi 2 mai 2011

Pitcairn

Le 13 avril, nous croyons faire nos derniers pas sur l'île de Paques. C'était sans compter sur les imprévus de dernière minute. L'alarme de batterie faible sonne le soir même, alors que nous avons eu du soleil toute la journée. Il nous faut des batteries neuves. Nous bravons les rouleaux de Hanga Roa pour descendre à terre. Les surfers nous regardent avec de grands yeux, nous faisons un bon surf. Malheureusement les batteries ne seront prêtent que dans 2 heures. Nous retournons au bateau faire les formalités, car les fonctionnaires viennent nous voir à bord. Dans les rouleaux, nous faisons des bonds assez spectaculaires de loin je pense. Vers 11h30, nous voulons donc aller chercher nos batteries. Et cette fois-ci, nous faisons un surf absolument impressionnant avec Jean Marie, l'annexe vole littéralement devant le rouleau qui se fracasse, le moteur s'emballe. Au retour, c'est mission impossible, les rouleaux font un bon mètre, plus par moments, et à l'extérieur de l'étroit chenal ce sont des rouleaux dignes de Hawaï. Les surfers sont en foule et s'en donnent à coeur joie. Nous faisons une première tentative presque deséspérée, mais un rouleau arrive, nous faisons demi tour, nous sommes trempés. Heureusement pour nous, quelques sympathiques pascuans nous regardent depuis la digue et nous aident par des signes : "attendez...allez y... non, non, revenez ! attendez... encore une... non ... (10 minutes plus tard)... go !!! Juste après une série fracassante, d'un coup un calme plat ! Nous décidons de faire aveuglément confiance en nos guides, et nous fonçons. Nous arrivons victorieusement au bateau.


La traversée vers Pitcairn a été sans histoires ou presque : très peu de vent, beaucoup de moteur. Le spi de nuit (mauvaise idée) m'a valu de monter au mât le lendemain matin. La pêche n'a pas du tout été frucuteuse puisque nous avons perdu 2 lignes. Nous avons du jeter des vivres périmées dans lesquelles nous placions beaucoup d'espoir : 3 kilos de viande, 1 pastèque... Rien de grave. Nous n'étions plus habitués à cette chaleur, nos produits frais souffrent. Après 9 jours de traversée, 2000 kilomètres, 3 heures de décallage horaire, nous voyons enfin le minuscule bout de caillou à l'horizon : Pitcairn, le plus petit pays du monde avec ses 40 habitants, descendants de tahitiennes et des révoltés du Bounty (un seul en fait, le seul survivant après qu'ils se soient entre-tués). Ca parle anglais (satanés anglais, ils sont partout). L'accueil est très enthousiaste, les locaux ont l'air heureux de nous voir et nous aussi (en plus ca nous fait un tampon supplémentaire dans le passeport). On nous délivre un parchemin entouré d'une grande feuille, contenant le plan de l'île. Nous ne voyons pas où est le butin, mais nous parvenons à explorer la dense végétation de l'île, sur les traces des mutins du Bounty. Nous faisons en cours de route une récolte miraculeuse de fruits : oranges, noix de cocos, grenades, bananes. C'est un petit paradis terrestre, dans un écrin de verdure. Nous comprenons pourquoi tout le monde a un quad ici : ca monte à pic ! Aucune plage, c'est la falaise tout autour, les chemins montent et descendent. L'îlot qui nous semblait minuscule de loin ne nous paraît plus si petit, tout bien pensé. Ce sera une visite éclair cependant. Nous devons repartir le lendemain déjà, car le calme va être interrompu par l'arrivée d'une dépression, mettant en danger notre mouillage précaire, ouvert au large.

Jean-Baptiste

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