Fakarava est un spot de plongée connu mondialement. Nous ne le savions pas en arrivant ce jour-là par la passe sud de cet atoll. Nous jetons l'ancre juste devant quelques maisons et bungalows touristiques. Ca fait un peu carte postale. Nous repérons les lieux, et constatons que la plongée sous-marine est la principale activité ici. Nous retournons nous armer sur le bateau, puis faisons hurler le moteur de l'annexe pour atteindre la passe contre les courants entrants - on nous avait donné ce conseil utile : ne jamais plonger dans la passe par courant sortant. Au moment de se lancer, hésitations et remises en question apparaissent dans l'équipage. En effet, nous sommes encore jeunes, voulons encore vivre quelques années, etc. Finalement Jean-Marie et moi nous lançons dans un soubresaut d'inconscience. On regarde à travers nos masques : rien. Mais il n'y a rien, s'écrie Jean-Marie ! Pour m'en assurer je plonge vers les profondeurs. Je remonte : si, si il y a quelque chose. Ils arrivent. 7 ou 8 requins commencent à tournoyer en cercle autour de nous. Nous craignons le pire. Certains viennent vers nous... heureusement, à 2 mètres du moment fatal, ils bifurquent pour nous éviter. Que de sensations fortes ! Mais bientôt le courant nous emmène trop loin, nous remontons sur l'annexe et allons vers le milieu de la passe. Je plonge à nouveau avec Anaïs. Nous sommes sur le bord de la passe, ou la barrière de corail s'ouvre pour atteindre plus de 15 mètres de profondeur. Nous nous immergeons dans un aquarium géant, et même mieux. Nous n'avions jamais vu ca même dans l'aquarium le plus magnifique. De plus le soleil rend l'eau translucide et nous avons une visibilité incroyable. Le corail forme une pente qui s'enfonce vers les profondeurs, et les poissons sont partout, absolument partout, les formes et les couleurs toujours plus surprenantes et diverses. Les petits poissons bleus alongés qui rasent la surface, la myriade de petits poissons multicolores qui se cachent dans le corail quand on s'approche, les plus gros poissons qui se déplacent en bancs ou se cachent dans les galeries formées par le corail... Nouveau tête à tête avec un requin, cette fois ci il est seul. Anais et moi retenons notre respiration tandis que le requin semble nous foncer dessus, puis, à deux mètres de nous, il bifurque. Nous respirons à nouveau !
Après cette exploration sous-marine miraculeuse, nous repartons pour le village de Fakarava. Nous traversons cet atoll immense, soit 29 milles à slalomer entre les "motu" de corail. Nous tentons diverses explorations : nous arrivons encore en retard à la messe, nous échouons à notre récolte de fruits (il n'y a que des noix de coco), nous ne trouvons pas la plage, nous réussissons à faire du stop au retour, nous sommes déçus dans notre tentative d'explorer la passe nord, mais nous voyons les premières pirogues, et nous faisons une belle récolte de coquillages.
Le lendemain, nous avons la chance d'assister à l'arrivée de pirogues polynésiennes à Fakarava, en provenance de la Nouvelle-Zélande. Il y en a 7, et les équipages comptent 130 personnes. Cela nous rappelle la grande pirogue dessinée en pétroglyphe sur un rocher de l'Île de Paques. Nous allons à leur rencontre en annexe, puis nous assistons à la fête organisée pour leur arrivée : chants polynésiens, ukulele, danse maori (comme les rugbymens), et autres discours et cérémonials.
Mais nous laisserons la fête se poursuivre sans nous. Nous devons repartir vers Tahiti, où nous avons beaucoup à faire. Après deux jours de traversée, l'île se dresse majestueusement devant nous, avec ses 2200 mètres de hauteur, sous un magnifique soleil. C'est la fin du voyage pour certains d'entre nous, pour d'autres il continuera, mais pour nous tous c'est une très belle arrivée, après 4600 milles parcourus depuis Valdivia.
Jean-Baptiste
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