Nous passons le canal Cockburn avec un rayon de soleil inattendu, et nous voyons s'évanouir derrière nous les dernières images de la Terre de Feu. Dans ce dedale de canaux, nous choisissons la route la plus courte pour rejoindre le détroit de Magellan : et pourtant ce n est pas la ligne droite ! Une carte de la Patagonie "normale" ne montre qu une petite fraction de toutes les îles existantes. En realite les îles et les embranchements se succedent les uns apres les autres et le ciel toujours changeant envoie des grains qui bouchent parfois totalement la vue. Nous avons donc en permanence l oeil fixe devant l etrave du bateau, cherchant constamment le paquet d algues qui trahirait un recif. Nous avancons autant que possible pendant notre courte fenêtre météo, ne nous arrêtant que quelques heures pour dormir le long du canal. Le lendemain nous atteignons le fameux détroit de Magellan, et entre deux grains nous sommes parfois éblouis par quelques rayons de soleil, qui nous dévoilent les montagnes magnifiques qui nous surplombent.
Devant nous un corridor majestueux mene tout droit au Pacifique, apres une ligne droite de plus de 150 kilometres. Ici les dépressions des "50eme Hurlants" viennent les unes après les autres s'écraser contre la cordillère des Andes. En d autres termes, plus on s'approche du Pacifique, plus la pluie est continuelle, et plus le vent est fort. Nous devons patienter encore un jour à notre mouillage, et le lendemain nous avons de la chance : l'oeil d'une dépression passe au dessus de nous ! C'est donc pendant ce calme precaire que nous quittons les eaux houleuses et menacantes du Magellan pour nous refugier dans les eaux plus abritées du Canal Smyth. Nous trouvons un bon abri dans la Caleta Teokita, dont l'entrée est un bras de mer qui se rétrécit à une dizaine de mètres de large ! A l'intérieur, le plan d'eau est d'un calme absolu, et nous pouvons souffler, heureux d avoir pu passer tous ces endroits mal fames sans encombres.
Mais déjà nous sommes impatients d'arriver à Puerto Natales : pour atteindre cette ville, il nous faut passer par un incroyable enchevetrement de canaux qui nous fait traverser toute la cordillère des Andes. Pour nous c'est un choc : tout d'un coup les montagnes disparaissent, et nous nous retrouvons face à un paysage plat qui nous rappelle la pampa de l Argentine.
C'est donc un peu désorientés et après 15 jours de solitude absolue, que nous retrouvons la ville. Pendant cette étape, nous avons constaté une avarie de safran, et il nous faut contacter un chantier naval à Valdivia pour réparer avant la traversée du Pacifique. Nous ravitaillons avant de repartir d'ici quelques jours avec la maman d'Anaïs.
D autre part, nous avons enfin pu telecharger toutes les photos de l Antarctique :
http://www.flickr.com/photos/brisedemai/sets/72157625729395677/
Et bien sur nos photos de Patagonie :
http://www.flickr.com/photos/brisedemai/sets/72157625737707983/
Jean-Baptiste
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